Tokyo ! - critique du film

:. Réalisateur: Michel Gondry, Joon-ho Bong, Leos Carax
:. Acteurs: Denis Lavant, Yû Aoi
:. Scénario: Michel Gondry, Joon-ho Bong, Leos Carax
:. Durée: 1:30
:. Année: 2008
:. Country: France, Japon
:. Pays: Tokyo !

  
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Au secours ! Après Paris, je t'aime, la mode des films à sketches retrouve du poil de la bête, et vu le nombre de mégalopoles cinégéniques sur Terre, la mine à inspiration ne risque pas de se tarir. Après Paname, (et avant Londres, Berlin, New-York ou Vladivostok ?), Tokyo, donc.

Trois réalisateurs se collent à l'exercice, pour mieux s'en écarter, ou plutôt, profitent de l'occasion pour démontrer une certaine impertinence, et c'est ce qui sauvera quelque peu l'ensemble de l'anecdotique.

Le débat sur le supposé racisme du segment réalisé par Leos Carax, intitulé Merde ne nous intéresse pas ici, tant il est évident que cette histoire de clodo (campé par un Denis Lavant faisant du Denis Lavant, tout en corps, en mimiques et borborygmes) parlant un dialecte improbable et semant la terreur dans les rues à coups de grenades, doit impérativement se voir au 5e degré. Sauf que même à le considérer avec cette prudente et légère distance, le film se perd trop dans la grosse farce laide pour nous convaincre de saluer le retour derrière la caméra de l'auteur de Pola X.

Les deux autres segments s'en sortent davantage. Gondry retrouve avec Interior design sa fougue poétique en racontant l'histoire d'une jeune femme venue s'installer à Tokyo avec son petit ami qu'elle abandonne pour ne pas le freiner ses ambitions et finit par se transformer en chaise. Récupérée par un musicien, elle se découvre une nouvelle vie, et surtout, une utilité, dans la clandestinité que subissent les fantômes.
Film de spectres, Shaking Tokyo réalisé par le Coréen Bong Joon-ho l'est tout autant. Il met en scène un hikikomori, une personne décidant de s'enfermer chez soi et de se couper du monde définitivement. Vivant en parfaite autarcie depuis 10 ans, jusqu'au jour où il tombe amoureux de la livreuse de pizza. Sauf que voilà, celle-ci décide à son tour de vivre recluse chez elle. Que faire pour la retrouver ? Sortir de sa retraite et affronter à nouveau le monde ?

Si les trois parties de Tokyo ! s'oublient individuellement assez rapidement, il se dégage de l'ensemble la cohérente vision d'une ville souvent dépeinte comme tentaculaire, grouillante, sursaturée de technologie et au final aseptisée. Les trois réalisateurs évitent les poncifs et s'approprient à leur manière la ville, leur sujet, pour mieux imposer leur style et leur univers propres. Ce qui laisse finalement perplexe : Tokyo ! laisse un arrière-goût de ratage sans pour autant provoquer la nausée. C'est sans doute la liberté de ton de chaque réalisateur qui sauve l'entreprise du désastre, ou, d'un autre point de vue, permet à l'ensemble de sombrer dans le dérisoire et l'oubli avec une instinctive solidarité.


  Moland Fengkov


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