Surveillance - critique du film

:. Réalisateur: Jennifer Lynch
:. Acteurs: Julia Ormond, Bill Pullman
:. Scénario: Jennifer Chambers Lynch
:. Titre Original : Surveillance
:. Durée: 1:38
:. Année: 2008
:. Country: USA
:. Pays: Surveillance

  
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Le problème, avec les films à twist, c'est l'écriture. Pour que le piège tendu au spectateur fonctionne à merveille, ce genre exige une minutie d'orfèvre dans la psychologie des personnages, le récit et les moindres détails de la mise en scène. Lorsque la machine s'avère bien huilée, quel plaisir de se repasser le film et de chercher les indices qui auraient pu nous mettre la puce à l'oreille, quels éléments ont contribué à mieux berner le spectateur pour mieux l'arnaquer.

Seulement voilà, l'hérédité ne s'impose pas dans la famille Lynch. Dès les premiers plans de Surveillance, on craint le pire. Bande-son agressive, plans rapides d'un massacre perpétré par deux agresseurs masqués introduits chez un couple qu'ils fauchent dans leur sommeil. Violence et malaise frappent le spectateur d'emblée. Surveillance de Jennifer Lynch s'annonce comme un film proche de l'univers du papa David dans ce qu'il a fait de mieux (Twin Peaks, Lost Highway) dans le genre. L'impression persiste lorsqu'on voit débarquer dans une ville de bouseux deux agents du FBI venus interroger trois rescapés d'une tuerie. Tels les personnages de la série culte de David Lynch, les forces de l'ordre locales se montrent incompétentes, inexpérimentées, voire ridicules. Dans la galerie de portraits, nous avons donc les témoins : une enfant de huit ans encore en état de choc, une junkie et un policier fou de la gâchette qui ne crache pas, avec son défunt coéquipier, sur quelques blagues proches du harcèlement.

Après la scène d'ouverture qui joue la carte de la violence, Jennifer Lynch déroule sa machine sur un mode plus classique qui sent le déjà-vu. Le film se construit sur les trois témoignages qui se recoupent et s'entrechoquent, au gré de la vérité qu'ils contiennent. Comme dans Wolf Creek, de Greg McLean, le massacre en question se situe à ciel ouvert, au milieu d'une highway déserte sur laquelle des automobilistes en panne se retrouvent piégés, à la merci de serial killers. Bonne idée sur le papier que d'enfermer les victimes dans un espace ouvert aux quatre vents, pour mieux instiller un sentiment de claustrophobie. A l'image, les scènes s'enchaînent bon gré mal gré sans parvenir à préserver l'attente. Et lorsque le twist surgit, malgré la joie de se laisser surprendre (notamment grâce au jeu de Julia Ormond, effrayante de froideur) par l'horreur, on se repasse automatiquement le film sans y trouver une scène à sauver de sa propre existence anecdotique.

Surveillance déçoit d'autant plus qu'il brossait le portrait de deux tueurs en série particulièrement cruels et dénués de conscience, de remords ou de morale, si ce n'est la leur, à peine effleurée lorsque l'un d'eux décide d'épargner une victime sous le prétexte qu'elle les a démasqués. Dommage que le film nous oblige à supporter l'inanité de tout son système pour en arriver à la découverte de ces assassins qui méritaient un meilleur traitement.


  Moland Fengkov


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