Outrage - critique du film

:. Réalisateur: Takeshi Kitano
:. Acteurs: Takeshi Kitano, Jun Kunimura
:. Scénario: Takeshi Kitano
:. Titre Original : Autoreiji
:. Durée: 1:49
:. Année: 2010
:. Country: USA
:. Pays: Outrage

  
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Un film de yakuzas sans phalange coupée, sans vociférations révulsées ni explosions de violence n'est pas un film de yakuzas. Ça tombe bien, puisque Outrage, de Takeshi Kitano, contient tous ces éléments, et plus encore. C'est simple, pendant près de deux heures, le film s'emploie à enchaîner les scènes de tortures, d'humiliations, et de massacres, dans un rythme endiablé et sans compromis dans leur représentation à l'écran, dont les seules respirations ne viennent que de quelques scènes de réunions au cours desquelles, grosso modo, les tueurs mettent au point leur règlement de compte suivant. Extrêmement excessif mais délicieusement jubilatoire.

Dans leur lutte de pouvoir et de territoires, plusieurs clans mafieux s'affrontent, à grands coups de pétoires, de lames et de poings. Brisant l'équilibre précaire que différentes alliances ont pu instaurer, cette guerre détruit de l'intérieur tout un système mis en place par une hiérarchie clanique. Outrage rimant avec grand ménage, c'est à une purge par le sang que l'on assiste, non sans un certain plaisir, celui de voir l'inventivité créative de certaines mises à mort, comme cette pendaison horizontale : installé sur le siège passager d'une voiture, une corde au cou, reliée et attachée à un potelet sur le trottoir, un homme de main se fait presque arracher la tête, une fois le véhicule lancé à vive allure. Autre exemple ? Un chef de clan se trouve sommé de tirer la langue, avant de recevoir un coup à la mâchoire, sectionnant ainsi la langue bien pendue ; un mafieux pris au piège lors d'une visite chez le dentiste, se fait fraiser la bouche sauvagement ; un interrogatoire s'effectue à grands renforts de baguettes plantées dans l'oreille et de main coupée au hachoir… On pourrait dresser une liste exhaustive des effusions de sang mais ce serait raconter tout le film. Kitano, pour son grand retour au film de yakuzas depuis Brother, frappe fort et vite : il évacue toute poésie dans ses plans, privilégiant le rythme et la brutalité des scènes de violence.

Pour autant, le film, qui ne laisse aucun répit au spectateur et qui n'épargne aucun personnage, les traitant tous sur le même pied d'égalité (tous des brutes sanguinaires, cupides et avides de pouvoir), prend des allures de cartoon flirtant par moments avec la caricature, et provoque une certaine hilarité jouissive. Bien que plus faible dans la partie de l'intrigue impliquant l'ambassadeur d'un petit pays africain contraint de céder des entrepôts pour l'installation d'un casino, le film fait preuve d'une certaine endurance et semble même proposer une montée en puissance dans le grand massacre qu'il raconte. Chaque meurtre précipite davantage la chute de tous les protagonistes, entraînés dans un vortex destructeur dont presonne ou presque ne sortira indemne. Dommage que le parti pris du réalisateur de Hana-Bi, de Violent cop ou de Sonatine ne laisse aucune place à la légèreté, préférant la crudité de la violence aux subtilités poétiques de ses prédécesseurs.


  Moland Fengkov


     Zatoichi


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