Le gamin au vélo - critique du film

:. Réalisateur: Jean-Pierre & Luc Dardenne
:. Acteurs: Cécile de France, Thomas Doret
:. Scénario: Jean-Pierre & Luc Dardenne
:. Durée: 1:27
:. Année: 2010
:. Country: France
:. Pays: Le gamin au vélo

  
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Les frères Dardenne détiennent un certain talent : celui de se renouveler sans s'éloigner de leur univers, sans avoir à pousser loin l'exploration de leur propre système narratif et créatif pour livrer des œuvres maîtrisées. On se sent en terrain connu dans leur cinéma mais pour autant, les deux cinéastes parviennent toujours à construire des histoires qui, derrière leur apparente simplicité s'avèrent d'une complexité qui confine au travail d'orfèvre.

Sans grande surprise, Le Gamin au vélo s'inscrit dans cette veine. Sorte de conte social, avec son petit chaperon rouge en passe d'effectuer son parcours initiatique, son grand méchant loup et sa fée, le film raconte l'histoire de Cyril, un gosse de 12 ans (Thomas Doret, parfait) vivant dans un foyer d'accueil. A la recherche de son père qui l'a abandonné pour prendre un nouveau départ, il croise la route d'une coiffeuse, Samantha (Cécile de France, convaincante en mère courage), et retrouve son vélo, d'où il tire sa force et qui apaise sa colère. Cette colère, il apprendra à la canaliser et à en tirer toute l'énergie pour se remettre en selle, au sens propre comme au figuré, pour avancer dans la vie.

De la mère, on ne sait rien. Mieux, des motivations qui poussent Samantha à s'improviser mère adoptive, encore moins. L'intelligence du film tient dans ces zones d'ombre qui finalement n'ont guère d'importance. Puisque ce qui importe ici, c'est comment deux êtres s'apprivoisent, comment ils font ensemble le pari de parcourir un bout de route ensemble, après avoir accepté le deuil d'un passé désormais révolu. Le film s'inscrit donc dans le présent et l'action. Cyril, par ses fugues subites et ses courses effrénées, ne s'arrête jamais de se mouvoir. Ses déplacements définissent une géographie qui structure le récit, de la cité au restaurant de son père où l'espoir se meurt, en passant par le bois où il rencontre le mal et la tentation (par le truchement du personnage du dealer) et le foyer où sa vie stagnait, pour finir dans le salon de coiffure où sa vie se reconstruit dans l'inconnu de sa relation naissante avec Samantha.

Le Gamin au vélo est sans doute le Dardenne le plus lumineux à ce jour, le plus optimiste. S'il ne révolutionne pas le cinéma des frères Belges, il trouve sa juste place dans leur carrière. Presque apaisé, à l'instar de la colère de Cyril à la fin du récit (qui est e début d'un nouveau), le film offre une belle bouffée d'air au milieu de films plus difficiles tant dans leur forme que dans leur fond que sont Rosetta ou le Fils. L'heure de l'apaisement ?


  Moland Fengkov


     Le Fils
     L'enfant
     Festival de Cannes 2011


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