Chatroom - critique du film

:. Réalisateur: Hideo Nakata
:. Acteurs: Aaron Johnson, Imogen Poots
:. Scénario: Enda Walsh
:. Titre Original : Chatroom
:. Durée: 1:37
:. Année: 2010
:. Country: G.B
:. Pays: Chatroom

  
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Au secours ! La Toile, c'est le Mal ! Si vous ne contrôlez pas la pratique du Net de vos enfants, si vous ne cultivez pas une communication humaine et aimante avec eux, si vous les laissez trouver un exutoire dans les mondes virtuels, gare à vous, pauvres parents dépassés, le drame se trouve à portée de clic. Tel est le message de Chatroom, le nouveau film de Hideo Nakata. Pensant tenir là un sujet inédit, ouvrant la porte à des prouesses de mise en scène, le réalisateur de Ring, en adaptant à l'écran une pièce de théâtre destinée à un public d'ados, entre de plain pied dans la caricature pour ne jamais s'en débarrasser.

Comment représenter à l'écran un espace de discussions sur le Net ? Nakata n'a pas cherché bien loin. En traduisant de façon littérale le mot chatroom. En plaçant ces rencontres virtuelles dans des pièces (que desservent des couloirs surréalistes ) à l'image de la prétendue personnalité de l'Internaute l'ayant créée. Afin de bien faire comprendre qu'il s'agit d'un monde virtuel, il lui suffit d'en saturer les couleurs par opposition à une représentation du monde réel baigné dans des lumières grisâtres. Un peu facile, tellement peu subtile. Ce dispositif se répète tout au long du film sans jamais se renouveler, misant tout sur un scénario d'où le salut ne viendra pas. En effet, le film nous sert un catalogue de toutes les névroses de l'adolescence pouvant expliquer leur basculement vers le suicide ou le meurtre.

En voulant montrer du doigt les dangers des rencontres virtuelles, qui, sous le couvert protecteur de l'écran d'ordinateur, exacerbent les sentiments et les faussent même parfois, le film sombre dans les clichés et le ridicule. Une jeune bimbo rêvant de devenir top model, un fils de romancière célèbre complexé et suicidaire, un orphelin dépressif poursuivi par le souvenir du jour où son père l'abandonna dans un zoo, un jeune aux tendances pédophiles, une fille brimée par une éducation rigide… Autant d'exemples de l'adolescence et ses turpitudes. Mais traités avec une telle grossièreté que c'en devient risible. Le discours se veut péremptoire, prétend tirer un signal d'alarme, espère capter l'attention en choisissant le genre du thriller. Mais on n'y croit pas une seconde. Sans doute est-ce également du à une direction d'acteur catastrophique : les moindres douleurs, névroses, obsessions, peurs, n'échappent pas à un sur-jeu qui passerait peut-être au théâtre, mais pas sur grand écran, la musique qui indique au spectateur à quel moment il est sensé trembler achevant le naufrage du film. En voulant réaliser un pamphlet sur les dangers des mondes virtuels, Nakata buggue et fait planter son système. Un navet à rebooter avant formatage.


  Moland Fengkov


     Ring
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