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Le Temps du Loup













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Le Temps du loup
Réalisé par Michael Haneke

Avec : Isabelle Huppert, Béatrice Dalle, Patrice Chéreau, Benoît Magimel
Scénario : Michael Haneke
Durée : 1:48
Pays : France
Année : 2003
Film d'anticipation intemporel, le Temps du loup de Michael Haneke tente de cerner les comportements humains dans une situation extrême où tous les repères sociaux disparaissent, pour laisser s'exprimer l'instinct grégaire, propre à l'animal qu'est l'homme. Paresseux, le projet échoue et aboutit à une expérience où l'observateur Haneke se contente d'effleurer les surfaces des âmes.

Le Temps du loup commence pourtant les bras pleins de promesses. En arrivant dans sa maison de campagne, une famille y trouve des intrus, dont l'un d'eux abat froidement le père. Hors champ, la déflagration du coup de feu terrifie. Dès cette exécution, inattendue, on se réjouit de retrouver le style glacé de Haneke tel qu'on pouvait en jouir dans Le septième continent ou dans Funny games.

Toujours inspiré sur ce registre, le réalisateur déroule son intrigue en suivant la fuite des survivants, la fraîchement veuve (Isabelle Huppert, lasse et insipide) et ses deux enfants. Le recours à l'ellipse (on apprend plus tard qu'ils ont enterré le cadavre avant de s'engager dans la campagne, après que les assassins aient dérobé leurs provisions) et l'économie de dialogues laissent le spectateur seul avec les questions que suscite ce drame. Pourquoi ces citadins jetés sur les routes tels des gens du voyage, trouvant porte close dans les villages dont ils connaissent pourtant les habitants, ne cherchent-ils pas de l'aide auprès des autorités ? Comment vont-ils exister dans un environnement hostile déserté par toute manifestation de vie ? L'intrigue nous entraîne-t-elle dans une histoire de réfugiés livrés à eux-mêmes ? Derrière ces questions, celles du réalisateur transparaissent.

Tiré du Codex Regius, un vieux poème germanique, dont un passage, le « Chant de la voyante », décrit le temps qui précède Ragnarok, autrement dit, la fin du monde, le titre du film se réfère à une question fondamentale posée : face aux idées dont tout un chacun se fait de la grande catastrophe qui menace l'humanité depuis la nuit des temps, comment réagirait-on soi-même ? Comment faire face à un changement si radical ? Jusqu'où l'homme peut-il repousser les limites de la civilisation ? Sans effet spectaculaire, le premier segment du film n'en impressionne pas moins. Le brouillard et la pénombre qui nimbent l'écran, pour parfois pousser vers l'obscurité la plus totale, accompagnée d'un silence de mort, et la désolation (trop) calme et tranquille, créent une atmosphère angoissante de cauchemar. Des bûchers de cadavres de vaches et l'incendie d'une grange où la famille se réfugie apportent les seuls éclairages vifs. Pas de quoi rassurer.

Puis, soudain, le film tombe en cendres. Nos égarés post-apocalyptiques rejoignent une gare où se sont rassemblés d'autres survivants. Des éléments d'information livrent quelques indices sur les causes de ce chaos, là où on s'en serait volontiers passé. Lorsque Haneke leur donne la parole, les personnages se perdent en bavardages inutiles et en querelles encore trop retenues et trop timides pour rendre crédible leur désarroi et la violence animale sensée animer cette meute. En voulant éviter l'exagération dans la description de cette situation extrême, le réalisateur en oublie le soin apporté à la psychologie des personnages, alors qu'elle constitue l'élément essentiel du film, l'enjeu même de son expérimentation. Résultat : à l'instar de ces êtres qui attendent un hypothétique train qui viendrait les sauver, le spectateur scrute l'horizon, et attend en vain les réponses aux questions posées sur les réactions et le comportement de l'homme privé de ses repères moraux. Un échec.

  Moland Fengkov

     Le Ruban blanc
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