Avec : Christian Bale, Emily Watson, Taye Diggs, Angus MacFadyen Durée : 1:49 Pays : USA Année : 2002 Web : Site Officiel

Série B d'anticipation fauchée pratiquant un recyclage tout azimut, Equilibrium est un de ces sous-produits qui, à l'image des productions italiennes apocalyptiques des années 80, sait parfois faire monter la sauce.

Considérant la guerre comme le résultat de l'expression d'émotions, Librium, est une société fasciste où l'art est banni et où chaque citoyen doit s'injecter quotidiennement du Prozium, une drogue qui annihile toute sensibilité. Christian Bale est un Cleric, policier d'élite chargé de la destruction des œuvres d'art et de l'extermination de la résistance. Ayant manqué de s'injecter sa dose journalière, il redeviendra lentement humain, s'éveillera aux joies de l'art et joindra la résistance.

Tourné dans un style granuleux dans des bâtiments désaffectés et affublé d'effets spéciaux primitifs, Equilibrium souffre surtout du syndrome post-Matrix et d'une totale absence d'originalité recyclant pêle-mêle 1984, Fahrenheit 451 et, bien évidemment, The Matrix. Si Equilibrium n'a pas l'ambition — budgétaire ou qualitative — de ces derniers, la récente redéfinition des standards technologiques et esthétiques que l'on doit au film des frères Wachowski et au récent Minority Report rend le projet d'autant plus désuet. Passant outre l'absence de crédibilité et de moyens, le réalisateur se laisse donc aller à des scènes d'action déchaînées qui seront combler les amateurs de navets nerveux. Dans un montage épileptique, Equilibrium offre la panoplie complète du petit film d'action, les fusillades, bastonnades au kung-fu alambiqué et autres carnages au sabre s'enchaînant sans vergogne avec efficacité.

Si le film fait un certain effort quant à développer un semblant de narrative et de psychologie, la seule véritable surprise est la présence de Christian Bale et Emily Watson. Si on ne doute pas de l'aspect alimentaire d'un tel projet, leur participation dessert leur crédibilité tout en apportant une certaine légitimité au film. Après Le Règne du Feu et maintenant Equilibrium, espérons que Christian Bale ne se transforme pas en petit prince de la série B, à l'instar d'un Christophe Lambert.

  Fred Thom