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Blueberry













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Blueberry
Réalisé par Jan Kounen

Avec : Vincent Cassel, Michael Madsen, Juliette Lewis, Djimon Hounsou
Scénario : Jan Kounen, Charlier, Giraud
Durée : 2:02
Pays : France
Année : 2004
Blueberry se regarde comme un objet cinématographique à part entière. A moins de vouloir crier au scandale ou à l'imposture, ce film aurait plutôt dû porter le titre de son sous-titre : l'Expérience secrète. Car pas un seul personnage ne prononce le nom du célèbre cow-boy sorti dans les années 60 de l'imagination de Jean-Michel Charlier et de Jean Giraud (alias Moebius), auquel on lui préfère son prénom : Mickey Mike (prononcer Maillequi Mailleque). D'ailleurs, ce western — autoproclamé western chamanique — aurait pu être autre chose qu'un western. Un clone d'une aventure d'Indiana Jones par exemple. « Les aventuriers de l'expérience secrète ». Car si on veut parler d'adaptation, on se demande qui a adapté quoi. A commencer par le casting. Si on garde l'idée que ce film d'allumés est une transposition à l'écran de la célèbre bande dessinée, on est en droit de se demander où/qui est Blueberry. Ce grand échalas aux traits fins et aux yeux exorbités, qui parle un dialecte indien comme Tarantino parle couramment klingon ? D'après comparaison, le « Nez cassé » (surnom donné au héros par ses amis indiens) d'origine ressemblerait plus volontiers à un Jean-Paul Belmondo, à un Bertrand Cantat, ou encore à un Charles Bronson qu'à un Vincent Cassel. Mâchoire carrée, nez effectivement cassé, lèvres charnues, yeux plissés brûlés par le soleil, peau tannée. Chez Cassel, rien de tout cela. Qu'importe, puisque nous sommes loin de l'univers original de la bande dessinée, même si cette aventure s'inspire de deux albums précis : la Mine de l'Allemand perdu et le Spectre aux balles d'or. D'ailleurs, les meilleures adaptations sont celles qui savent prendre des risques et des libertés par rapport à leur modèle. Alors oublions Blueberry et considérons l'Expérience secrète.

Traumatisé par la mort d'une fille de joie dont il est tombé amoureux, le jeune Mike trouve une nouvelle vie auprès d'une famille d'Indiens détenant mille et une recettes de concoctions qui n'ont rien à envier aux puissants acides si chers aux beatniks. Devenu shérif du village voisin, il se retrouve confronté à ses vieux démons le jour où débarque Wally, le responsable de la mort de la jeune fille. Leur inéluctable duel les mènera dans les montagnes où un long trip les attend, dont bien sûr un seul reviendra.

Rythme languide, limite extatique, caméra virevoltante et aérienne, notamment lors de plans survolant les étendues infinies du paysage de l'Ouest américain (canyons, cascades, plaines, etc.) sur fond de musique new age. Tout respire ici les gros moyens. Un peu trop. Kounen veut nous montrer où est parti cet argent : dans l'esthétique. Au détriment du réalisme. Si le village a tout du village typique de western, avec son bordel, son saloon, sa prison, il y règne une atmosphère presque ouvertement factice. Les coups de feu font penser aux jouets de fête foraine, les postiches que les acteurs arborent en font des saltimbanques à peine crédibles, et les postures, à commencer par celles de Vincent Cassel, qui a sans doute vu trop de films avec Clint Eastwood, sans les avoir digérés, frisent la caricature.

Plus maîtrisé que le très oubliable Doberman, ce second long métrage n'en ressemble pas moins au jouet d'un enfant immature et trop gâté. Et parce qu'il faut justifier les dizaines de millions d'euros investis dans cette surproduction, on nous sert une débauche d'effets spéciaux, surtout dans une interminable séquence finale où les images psychédéliques envahissent l'écran, images trop numériques pour nous faire croire qu'elles participent d'un trip hallucinogène résultant de l'absorption d'une concoction dont seuls les chamanes ont le secret. Des alligators, des mille-pattes, et autres formes géométriques, défilent sous les yeux défoncés de Mike, censé « combattre ses démons intérieurs ». Mais n'est pas Kubrick qui veut. Les démons de cette quête initiatique n'intéressent que le cow-boy baba, et on s'ennuie devant ce défilé de monstres synthétiques. D'autant que son délire psychotrope ne donne pas envie et que le discours pseudo philosophique qui accompagne la dose de peyotl aux champignons tient plus du discours de pilier de comptoir qu'au mythe de la caverne. Bad trip.

  Moland Fengkov





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