Mystic River film critiqueMystic River Critique du film






Mystic River













        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Mystic River
Réalisé par Clint Eastwood

Avec : Sean Penn, Kevin Bacon, Tim Robbins, Laurence Fishburne
Scénario : Brian Helgeland
Titre Original : Mystic River
Durée : 2:00
Pays : USA
Année : 2003
Site Officiel : Mystic River
Mystic River, de Clint Eastwood, est une longue et sinueuse descente en eaux troubles. Le film s'ouvre sur une vue aérienne de la ville, puis la caméra nous plonge dans la vie d'un quartier de Boston, apparemment aussi calme que le cours de la rivière. En y regardant d'un peu plus près, les apparences s'avèrent toutefois trompeuses au fur et à mesure que cette enquête sur fond de meurtre et traumatisme avance.

Le meurtre de la fille de Jimmy (Sean Penn), l'épicier, sert de catalyseur, nous présentant les trois personnages principaux liés par un passé commun, via une enquête qui nous révèlera aussi, petit à petit, l'histoire mutilée de ce quartier, comme des fouilles révèleraient un site archéologique. Jimmy, Sean (Kevin Bacon) et Dave (Tim Robbins) vivaient la vie typique de copains de quartier, jouant dans la rue et flirtant avec les embrouilles jusqu'au jour où Dave est enlevé devant les yeux de ses amis par deux hommes et violé dans une cave pendant trois jours. Depuis lors, leurs chemins se sont séparés. Jimmy a fait de la prison pour vol de voiture mais semble s'être racheté une conduite; il est maintenant père de trois enfants et va à l'église. Sean est devenu inspecteur de police en proie à la solitude depuis que sa femme l'a quitté; Dave est marié, il a un fils et ses mauvais souvenirs le hantent toujours.

Eastwood a réalisé un film d'une rare subtilité, utilisant l'enquête pour dénoncer la superficialité des apparences dans un contexte social donné (en l'occurrence un quartier) par rapport à ce qui se passe une fois les portes fermées et, par métaphore, à l'intérieur de chaque être humain. Alors que l'on devine assez rapidement l'intrigue du meurtre, c'est la manière dont les personnages se dévoilent et dont la violence est traitée qui importe véritablement ici. Le film repose sur le portrait de Jimmy, qui passe progressivement de couleurs flamboyantes à des tons plus sombres. Lorsque l'on fait sa connaissance, il est un père de famille heureux et pratiquant qui devient, après la tragédie, un homme abattu par le chagrin. Il a alors recours à de vieux amis peu recommandables, bien décidé à se faire justice lui-même, jusqu'à la scène finale, où le rôle que Jimmy joue véritablement dans le quartier éclate au grand jour. Sa colère et la violence en général sont traitées exactement de la même manière; du début à la fin, on devine une tension sous-jacente, qui monte au fur et à mesure du film, mais lorsque la violence explose c'est soit hors du cadre soit de manière étrangement calme. Eastwood, qui est connu pour son approche frontale et spectaculaire de la violence, met ici clairement cette vieille habitude au placard. Alors que Sean et Dave luttent contre leurs démons dès le début du film, le rôle tenus par les femmes (Marcia Gay Harden et Laura Linney, respectivement épouses de Dave et de Jimmy) s'avère crucial et elles apparaissent comme des êtres humains contrastés et imparfaits qui, à l'instar de Jimmy, ne montrent leur vrai visage qu'à la fin du film.

Des prêtres pédophiles aux cafés trop chers, Mystic River n'est pas avare de messages culturels, mais il est surtout intéressant de remarquer que le film s'apparente à un carrefour où se croisent le chemin de trois artistes. Pour Eastwood, qui a bâti sa carrière sur des personnages vengeurs (Pendez-les haut et court, Josey Wales hors-la-loi, L'homme des hautes plaines, Pale Rider, Sudden Impact, le retour de l'inspecteur Harry), c'est une manière, comme il l'avait fait avec Impitoyable, de clore un chapitre et de se démarquer du symbole du justicier silencieux qu'il incarnait. Quant à Sean Penn et Kevin bacon, ils ont tous les deux joué dans des films mettant en scène la vie cachée et complexe d'un quartier: Sean Penn retournant dans son vieux district de New York sous le joug de la mafia dans le très beau Les Anges de la nuit, et Kevin Bacon aux prises avec le fantôme d'une jeune fille assassinée dans son pâté de maison à Chicago, dans Hypnose.

Eastwood se concentre avec succès sur la création d'une ambiance suffocante, intense et intimiste, laissant les acteurs évoluer dans une histoire vue sous trois angles différents. Sean Penn nous livre une performance à l'état brut, par moment un rien exagérée; un excès qui correspond en fait très bien aux instincts primitifs de son personnage, qui est plus un animal sauvage, le chef de sa meute, qu'un être humain. Kevin Bacon interprète bien son personnage, tout en retenue, mais c'est Tim Robbins qui est le véritable moteur émotionnel du film. Ce Mystic River est suffisamment profond pour que l'on s'y noie.

  Fred Thom
  Traduit de l'anglais par Christophe Gouveia Roberto

     Million Dollar Baby
     Créance de Sang
     Space Cowboys
     Impitoyable






| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2006 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.

Mystic River DVD BO poster livre store
  AllPosters


Like Us On Facebook