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Henri Verneuil













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Henri Verneuil
Conclusion

Un dossier de Laurent Ziliani

Ainsi, la troisième période plus décevante de Verneuil ne doit pas faire oublier qu'il savait pourtant fait preuve d'une grande aptitude à peindre les anti-héros, à travers quelques-uns de ses plus meilleurs films, tels Les Amants du Tage, Des Gens sans importance, La vache et le prisonnier ou Week-end à Zuydcoote.

Mais sa longue collaboration avec Audiard, dont les dialogues sophistiqués sont à l'encontre de ceux, épurés et improvisés, de la Nouvelle Vague, le dessert vis-à-vis des critiques dès les années 60, qui ne lorgnent désormais plus que vers Godard et Truffaut. Pour Verneuil, il s'agit d'un « putsch ». Ces putschistes n'auront de cesse de catégoriser Verneuil avec mépris dans les faiseurs de films du dimanche soir.

On peut néanmoins s'amuser à trouver des points communs entre le cinéma de Verneuil et celui de la Nouvelle Vague. L'utilisation fréquente des extérieurs au lieu des studios ou la peinture occasionnelle d'anti-héros symbolisés par le Belmondo d'A bout de souffle en sont des éléments incontestables.

Que l'on ne s'y trompe pas, nous ne prétendons pas rapprocher Verneuil de Resnais ou Rohmer. Mais à l'inverse, ignorer son talent de conteur serait une grave erreur. Peut-être est-il arrivé à une mauvaise époque. Son amour pour le cinéma américain hollywoodien et le cinéma « populaire », son intransigeance envers un certain cinéma d'auteur intellectuel et affecté le rangeraient aujourd'hui auprès de Besson, Kassovitz ou Gans. Si l'on veut bien chercher ses films plus méconnus, plutôt que de juger Verneuil à sa « troisième période » certes plus notoire, on comprendra aisément qu'il était plus que ce que certains journalistes ont péremptoirement écrit sur lui.

Mais les films de Verneuil ont vieilli. Le rythme du montage a accéléré, notamment sous l'influence du clip, et les acteurs, de gros bonnets du cinéma français, appartiennent maintenant au passé. Et si la photo est presque toujours extrêmement soignée (grâce aux talentueux Louis Page et Henri Decaë notamment), les décors, les costumes appartiennent manifestement au passé.

Chez Verneuil, en outre, les histoires sont incontestablement dominées par des hommes. Les femmes en sont étrangement absentes. A de rares exceptions près (comme dans Maxime ou dans Les Amants du Tage), elles ne tiennent que des rôles secondaires et caricaturaux. Machiste dans sa première période (c'est souvent le propre des Gabin et des Audiard), le cinéma de Verneuil se remplit de testostérone dès la fin des années 60 avec des héros supermusclés comme « Bébel ».

On regrettera sans doute que le Verneuil de Le Casse ou Les Morfalous ait pris le pas sur le Verneuil de Des Gens Sans Importance ou Week-end à Zuydcoote. Dans ces films de première période, il faisait montre de sa profondeur évidemment humaniste, moins spectaculaire mais plus profondément marquante que les films d'action qu'il a réalisés. Dommage qu'il ait cru devoir suivre un certain cinéma américain.

Il a mis dans les dernières années de sa vie ses origines au profit de la cause arménienne ; le film Mayrig aura vraisemblablement contribué à faire parler du génocide arménien et à obtenir sa reconnaissance par le Parlement français.

Il avait été admis depuis peu à l'Académie des Beaux-Arts, pour laquelle il avait composé un discours inaugurateur qui rendait hommage à ses films favoris. Il y citait de nombreux cinéastes, dont Besson, signe de son amour pour un cinéma commercial, proche du public. Le cinéma français l'a finalement gratifié d'un césar d'honneur en 1996, qu'il avait accepté avec beaucoup de plaisir. Deux récompenses, sans doute pour lui davantage deux reconnaissances, qui l'auront réconcilié avec un pays où il s'est souvent senti étranger.

Ainsi, Henri Verneuil, grand professionnel du cinéma qui adorait conter et raconter, n'est plus ; il a marqué à sa manière d'une empreinte tenace le cinéma français des années 50, 60 et 70, et a su presque à chaque coup obtenir l'adhésion du public. Aujourd'hui encore, à la télévision, nombre de ses films représentent des valeurs sûres, et rediffusion après rediffusion, on pourra constater sa contribution au patrimoine du cinéma populaire français.

::: Intro
1. L'époque Fernandel
2. Des personnages sans importance
3. Le plus américain des réalisateurs français
::: Conclusion






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