Avec : Franco Nero, Donald Pleasence, Christopher Connelly, Licia Lee Lyon Durée : 1:28 Pays : Italie/Espagne Année : 1987

Dans Le Grand Retour de Django, seule suite officielle du fameux film de Corbucci, Franco Nero revient sous les traits de Django qui, signe des temps oblige, ressemble plus au croisement de Keoma et de Rambo qu'au héros original. Tourné entièrement en Colombie et s'inspirant de divers genres, le résultat s'avère un mélange assez étrange, une sorte de mauvaise série B revendiquée à cheval entre le western, le film de guerre et le film d'art et d'essai.

Plus de vingt ans après, Franco Nero a vieilli avec son personnage. Le « pistolero » s'est ainsi retiré du métier troquant sa mitrailleuse pour une bure de moine. Mais lorsque sa fille est kidnappée par une esclavagiste, il se doit de reprendre du service.

Si Django a sûrement influencé Rambo, c'est cette fois le western qui s'inspire de Rambo II, preuve de l'engouement du cinéma italien d'alors pour le genre. L'homme bardé de ceintures de munitions passe la plupart du film à dégommer tout ce qui bouge avec sa fidèle mitrailleuse. Curieusement, Nero semble aussi s'être mué avec l'âge en Keoma, son look hippie comme la fin faisant clairement référence au film de Enzo G. Castellari.

Mais le plus étonnant est certainement la tournure art & essai du long métrage. Le bateau descendant le long du fleuve, la jungle et le désir de maintenir un mode de vie raffiné loin de la civilisation rappellent le cinéma d'Herzog-en particulier Aguirre & Fitzcarraldo—ainsi que Heart of Darkness et Apocalypse Now. On est évidemment bien loin de la profondeur de ces œuvres, mais la présence d'acteurs renommés comme Donald Pleasance et X vient renforcer les aspirations cinématographiques européennes du tout.

Il Grande Ritorno est, au contraire de son prédécesseur, chargé en connotations sexuelles, abordant le sadomasochisme et la prostitution des enfants.

Le film fait également référence avec une certaine dérision au cinéma d'horreur, Django symbolisant clairement la mort, de son déguisement en faucheuse au corbillard en passant évidemment par le cercueil.

Au final, Django 2 n'a pas grand chose à voir avec son illustre prédécesseur et s'avère un film sans grand intérêt si ce n'est pour la présence du toujours ténébreux Franco Nero.

  Fred Thom

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