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Baby Cart















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Baby Cart
Réalisé par Kenji Misumi

Avec : Tomisaburo Wakayama, Masahiro Tomikawa, Akihiro Tomikawa, Shingo Yamashiro
Scénario : Goseki Kojima
Titre Original: Kozure Ôkami
Pays: Japon
Année: 1972-1974
À l'heure où une nouvelle adaptation de Zatoichi, le voyageur / masseur / combattant aveugle, cette fois interprété par Kitano pointe son nez, Baby Cart revient sur le devant de la scène avec sa sortie en DVD en France et l'annonce d'un possible remake à Hollywood par Darren Aronofsky (Requiem For A Dream).

Baby Cart est l'adaptation d'un manga culte au Japon, Kozure Okami, c'est-à-dire quelque chose comme « le loup et l'enfant ». Ce manga, connu par les aficionados du genre sous le nom de « Lone Wolf and Cub » est l'œuvre de Koike Kazuo, auteur notamment de la bande dessinée Crying Freeman, adaptée il y a quelques années sur grand écran par Christophe Gans (Le Pacte des Loups). La saga comprend six volets, réalisés entre 1972 et 1974.

Japon féodal, période Edo. Le Shogun Tokugawa a recours aux méthodes les plus brutales pour assurer son pouvoir : le clan du seigneur désobéissant ou fautif est détruit. Pour asseoir son autorité et accroître sa puissance, le Shogun a développé un système complexe basé sur trois groupes de partisans fidèles : le clan Kurokuwa, espions à l'affût du moindre faux pas d'un seigneur; le clan Yagyu, clan d'assassins chargés d'éliminer les opposants politiques ; et Ogami Itto (Wakayama Tomisaburo), exécuteur officiel du Shogun, et par conséquent le seul autorisé à en arborer les armes.

Or l'infâme Retsudo, qui gouverne le clan Yagyu dans l'ombre, contrôle aussi, par ses relations, le clan Kurokuwa. Il souhaite étendre son pouvoir et a pour cela élaboré un complot afin d'éliminer Ogami Itto. Ainsi, une nuit, la femme d'Ogami est assassinée et lui-même, accusé de conspiration, est arrêté par un membre du clan Yagyu. Ogami n'a plus guère de choix que de prendre la fuite avec son fils de deux ans, louant ses services, et jouant ainsi du sabre tout en poussant un landau, surprenante association qui donnera le nom occidental à cette série de six films : Baby Cart.

Avec des films comme Yojimbo, Kurosawa Akira avait ouvert la voie du « chambara », film de genre japonais ayant pour fond un Japon féodal et qui met en scène des combats de sabre efficacement chorégraphiés.

Baby Cart porte le genre à son paroxysme, grâce à des scènes parfois très violentes réglées avec soin. Comme Zatoichi ou Sanjuro, Ogami manie l'épée avec une rapidité et une efficacité fulgurantes. Pourtant la comparaison avec le réalisateur des Sept Samouraïs s'arrête là car ici, place est faite avant tout à l'action. Les personnages ne sont pas très étoffés et à la place du réalisme et de l'humanisme de Kurosawa, on trouve plutôt une certaine fascination pour le sang et une emphase graphique parfois pompeuse dans les scènes d'action.

On reste ainsi parfois interloqué devant le férocité de l'action ou devant le nombre d'ennemis découpés sans complexe en morceaux, devant cette fascination pour la violence et le sang plaisamment malsaine. Parfois même, le fils en bas âge participe au combat, en tenant un miroir aveuglant ses ennemis par exemple ou abreuvant son père blessé. Le landau recèle aussi de secrets, puisqu'il est bourré d'équipement et de gadgets à faire pâlir d'envie James Bond lui-même.

Au-delà du divertissement, qui est indéniablement le but premier du film, Baby Cart est néanmoins une évocation intéressante et originale du Japon féodal, de son Bushido et de ses intrigues politiques.

Pour autant, il sera difficile à un spectateur non au fait de la culture japonaise d'y voir autre chose qu'un film d'action violent, fauché et désuet. Ainsi, bien souvent, les effets et les maquillages vieillots prêtent à rire, rappelant par exemple les premiers films de Tsui Hark, Zu en tête.

Culte pour certains, cette dimension kitsch peut fatiguer ou rebuter, et si l'on est resté perplexe devant l'extravagant et cultissime Jack Burton dans les Griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China) de John Carpenter, hommage aux séries B asiatiques dont fort probablement Baby Cart lui-même, peut-être vaudra-t-il mieux passer son chemin.

Réalisé par Misumi Kenji, spécialiste du genre, auteur d'une longue série de films mettant en scène Zatoichi dans les années 60, Baby Cart avait été remonté, amputé, fusionné lors de sa sortie américaine en 1980, bien après la mort de Misumi, en un film où sous le nom de « Shogun Assassin » on trouvait en réalité les deux premiers épisodes réunis. Désormais le public français devrait pouvoir retrouver ces films dans leur version originale.

  Laurent Ziliani






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