Avec : Tom Hanks, Marlon Wayans, Irma P. Hall, Tzi Ma Scénario : Joel Coen, Ethan Coen Titre Original : The Ladykillers Durée : 1:44 Pays : USA Année : 2004 Site Officiel : Tueurs de dames

Quel intérêt y a-t-il à se lancer dans un remake de Ladykillers, de Alexander Mackendrick, lorsqu'on s'appelle Joel et Ethan Coen ? Moderniser un petit bijou de la comédie noire, tourné en 1955 et porté à bout de bras par un Alec Guiness au sommet de son art, pour servir une version actualisée avec en tête d'affiche un Tom Hanks cabotin ? Plus sage que leur précédent opus, Intolérable cruauté, Ladykillers souffre d'une certaine paresse de ton qui se contente de faire passer un bon moment aux amateurs du genre. Pas de quoi tuer une vieille dame.

Le professeur G.H. Dorr prépare le casse du siècle : vider les coffres d'un casino flottant, amarré à quelques encablures d'une maison louée à une vieille veuve irascible. Le plan : faire passer ses complices, tous aussi maladroits les uns que les autres, pour des musiciens de musique baroque, et les réunir dans la cave, afin d'y creuser un tunnel menant au trésor. Tout l'intérêt du scénario tient dans la confrontation entre cet érudit bavard, féru de lettres et amoureux du langage, notamment des langues mortes, et cette dame qui, de quiproquos en quiproquos, va participer à la chute des malfrats, une fois leur coup réussi. En apparence inoffensive, elle représente néanmoins le mur sur lequel ils vont buter. L'autre personnage intéressant qui sort son épingle du jeu est Marlon Wayans, la taupe infiltrée pour repérer les lieux. Dans un style hip-hop, il apporte une touche moderne au film et sert de contrepoint linguistique avec le discours du professeur. Tous sympathiques, les malfrats n'en souffrent pas moins d'une interprétation les rendant trop caricaturaux.

Au final, on éprouve de la peine en constatant que les Coen se cantonnent depuis quelques films à recycler leur savoir-faire, quand ils ne recyclent pas le succès de leurs aînés.

  Moland Fengkov

     True Grit
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