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Solaris













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Solaris
Réalisé par Steven Soderbergh

Avec : George Clooney, Natascha McElhone, Jeremy Davies, Viola Davis
Durée : 2:00
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Roman
Basé sur: Film
En s'approchant d'un classique, le Solaris d'Andrei Tarkovski, Steven Soderbergh a créé un clone inattendu, une variation respectueuse et épurée qui ne tente jamais de défier l'original, mais est dotée d'une individualité et d'une beauté qui lui sont propres.

Basé sur le roman éponyme de Stanislaw Lem et l'adaptation de Tarkovski, le film suit Chris Kelvin (George Clooney), un psychologue envoyé sur une station spatiale proche de la planète Solaris afin d'enquêter sur une série de phénomènes étranges. Il y découvrira l'existence d'invités inattendus, dont Rheya (Natascha McElhone), l'épouse dont le décès le hante depuis des années.

Le concept même d'un remake de Solaris par Soderbergh semblait une cause perdue d'avance, un défi peu probable qui laissait soit présager d'un énième sacrilège hollywoodien soit d'une tentative égocentrique et prétentieuse visant à rivaliser avec un classique. Au contraire, Soderbergh qui a aussi écrit le scénario, a décidé de se concentrer sur le catalyseur de Solaris, la relation avec la femme « réincarnée » qui, dans l'original, n'était qu'effleurée laissant place à d'autres thèmes plus importants. Le cinéaste ne trahit ainsi pas l'original — et par-là même échappe habilement au courroux des cinéphiles, offrant plutôt une œuvre complémentaire dont le but semble, en partie, d'attiser la curiosité des spectateurs et de leur faire redécouvrir la première version. Utilisant les rouages du système — Hollywood — tout en améliorant la qualité du cinéma populaire, Soderbergh se dresse sans aucun doute comme un idéaliste du cinéma américain actuel.

Le cinéaste a choisi une des stars les plus charismatiques du moment, Clooney, et en fait un personnage terne perdu dans une histoire d'amour ésotérique lente et un film de science-fiction sans effets spéciaux. Clooney s'est avec succès dévêtu de son ironie habituelle et de son charme pour créer un personnage sec et ennuyeux contrastant avec la beauté glamoureuse de Rheya, figure beaucoup plus complexe interprétée avec finesse par McElhone. Solaris n'est certainement pas destiné aux amateurs de science-fiction et les fans de Star Trek qui oseront l'aventure risquent de s'arracher leurs oreilles « spokiennes » par dépit après seulement 20 minutes. Il ne faut pas non plus s'attendre à un Ocean's 11 dans l'espace, ce qui, comme le réalisateur a dû l'anticiper, limite considérablement les chances du film au box office.

Les tourments émotionnels liés à la perte d'un être cher et le désir d'une deuxième chance sont abordés d'une manière cérébrale dans Solaris. L'influence de la planète se manifeste par la matérialisation inexpliquée des souvenirs d'êtres aimés. Ni humains, ni clones parfaits, ces visiteurs sont des entités individuelles nées de perceptions subjectives ancrées dans la mémoire. A un niveau autoréflectif, l'influence de Solaris — la planète — sur Chris Kelvin est identique à celle de Solaris — le film — sur Soderbergh. Le réalisateur a construit son film autour de sa propre perception de l'histoire et il ne serait pas surprenant que ce film l'ait hanté depuis de nombreuses années.

La réincarnation de Rheya sert seulement de prétexte, montrant jusqu'où un homme est prêt à aller pour obtenir une seconde chance. Le film est construit autour de l'histoire d'amour et utilise des flashbacks pour expliquer l'origine des remords et des tourments de Chris. Soderbergh, en tant que directeur de la photographie (sous un pseudonyme), exprime une vision esthétique souvent traduite dans ses films. Les flashbacks sont stylisés, employant une lumière tamisée et des flous afin de créer une atmosphère onirique inhérente à l'histoire. Rheya (réincarnée) étant le fruit des souvenirs de Chris et donc une version subjective de sa femme, nous ne pouvons non plus être sûrs de l'authenticité de ces flashbacks. De plus le monde qui y est dépeint semble bien plus chaleureux et civilisé que ce que la vie dans son appartement et dans la station spatiale semble indiquer.

Le Solaris de Soderbergh est la preuve qu'une certaine intégrité artistique est toujours vivante à Hollywood. Cependant le problème principal du film est que, en se concentrant seulement sur une partie de l'histoire originale, certains éléments restent inexpliqués, ce qui nuit quelque peu à sa légitimité. Certains spectateurs seront laissés dans l'obscurité et la nature complémentaire du projet rend nécessaire la vision du Solaris de Tarkovski, œuvre plus complexe et ambitieuse, pour en discerner toutes les nuances. Le film connu pour sa longueur et son rythme très lent repose sur des séquences prolongées bucoliques et urbaines qui, non seulement contribuent à la beauté de l'ensemble mais remplissent leur rôle symbolique. Le film qui doit être vécu comme une expérience pour être pleinement apprécié est riche en thèmes souvent ambivalents, de la politique (l'opposition entre le capitalisme et le communisme) à une modernisation dangereuse de la civilisation (les images récurrentes de nature, de circulation et d'espace sont mises en opposition) et à la religion (le besoin d'expliquer des phénomènes mystérieux par les croyances et la religion). Une horreur sous-jacente perceptible dans la première adaptation est aussi absente de cette nouvelle version, tandis que la fin originale, toute en subtilité, est ici expliquée d'une manière plus concrète.

Si le film de Soderbergh restera à tout jamais dans l'ombre de son illustre prédécesseur, il demeurera, en tant que travail passionné d'un cinéphile, comme l'une des adaptations les plus décentes d'un classique.

  Fred Thom

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