Sicko critique de Sicko



 

 



Sicko review

Sicko

:. Réalisateur : Michael Moore
:. Acteurs : Michael Moore
:. Scénario : Michael Moore
:. Titre Original : Sicko
:. Durée : 2:00
:. Année : 2007
:. Pays : LES Etats-Unis


Depuis sa Palme d'Or pour son brûlot anti-Bush, il plane autour de l'œuvre de Michael Moore comme un mélange d'attente fébrile et de défiance circonspecte. Présenté hors compétition à la 60e édition du Festival de Cannes, Sicko s'en prend au système de santé de l'Oncle Sam, avec force comparaisons entre les services proposés dans différents pays, dont l'Angleterre, Cuba et la France.

Et s'il était encore nécessaire de décortiquer le système de démonstration du réalisateur, la méthode Moore, en somme, c'est avec la section tournée à Paris qu'on se rend clairement compte, et une bonne fois pour toutes, à quel point les films de Moore relèvent davantage de la propagande que du documentaire. Ou l'art de ne pas mentir, mais de servir un discours, un propos, un point de vue, en tronquant les informations, en omettant certaines vérités pour livrer des généralités que le spectateur prendra pour argent comptant. Ainsi nous vient l'idée de préciser à Monsieur Moore que, n'en déplaise à ces plans idylliques de couples s'enlaçant dans les parcs de la capitale française, les droits d'entrée aux études supérieures, bien que moins chères qu'aux Etats-Unis, restent payantes, qu'un couple gagnant 8 000 € et vivant dans un grand appartement parisien ne représente pas la majorité des habitants de la capitale, que manifester est un droit mais que les élans populaires dans les rues ne se déroulent pas comme à Woodstock, que SOS Médecins vous permet de jouir de d'une intervention en pleine nuit, mais que le déplacement vous coûtera cher…

Cette démonstration par l'information incomplète table sur l'ignorance du spectateur. Moore utilise d'autres moyens pour convaincre : le raisonnement par l'absurde. Ainsi apprend-on que le seul endroit aux Etats-Unis où les soins high-tech sont délivrés gratuitement se situe à la prison de Guantanamo. Manipulant les témoins qu'il rencontre tout au long de son ersatz de documentaire, voici que notre trublion affrète trois bateaux pour embarquer ses nouveaux amis délaissés par les assurances maladies, direction la base militaire, à laquelle ils n'auront naturellement pas accès. Ainsi, Moore prend, comme d'habitude, à présent, son public en otage, visant l'émotion, la légèreté et l'humour. Méthode redoutable, éculée, mais dont on peut s'interroger sur l'honnêteté.


  Moland Fengkov


     Bowling for Columbine
     Fahrenheit 9/11

    


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