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Fahrenheit 9/11













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Fahrenheit 9/11
Réalisé par Michael Moore

Avec : Michael Moore, Debbie Petriken , George Bush, Ben Laden
Scénario : Michael Moore
Titre Original : Fahrenheit 9/11
Durée : 1:55
Pays : USA
Année : 2004
Site Officiel : Fahrenheit 9/11
Michael Moore est une redoutable machine de guerre : stratège émérite, il fourbit ses armes pour mener l'offensive contre les quatre années de la politique de George W. Bush. Cependant, en matière de cinéma, il sort, une fois encore, l'artillerie lourde. Fahrenheit 9 11 avance chronologiquement. Le film commence par le scandale des élections de 2000 pour se refermer sur le bourbier irakien. Ce documentaire, qui s'actualise dans un contexte brûlant de campagne présidentielle et d'enquêtes sur les tortures perpétrées par l'armée américaine en Irak, retentit comme un véritable pamphlet anti-Bush.

La méthode Moore a fait long feu. Fondée sur l'accumulation compulsive de preuves, destinées à susciter une adhésion immédiate et inconditionnelle du spectateur, elle remplit ses objectifs didactiques et démagogiques. Ou comment faire la démonstration que la plus grande puissance du monde est conduite par un Président incompétent et irresponsable. Moore assène sans relâche des preuves accablantes. Pour ce faire, il s'appuie sur des images d'archives télévisuelles, des dossiers, parfois confidentiels, des témoignages. Le réalisateur, à qui l'on reproche couramment de se mettre complaisamment en scène, se fait ici discret à l'image. En revanche, son omniprésence passe par une voix off logorrhéique qui n'hésite pas à tordre le sens des images données à voir au spectateur crédule. Pour être sûr de ne pas manquer son coup (d'état ?), Moore ne recule devant rien : des effets de montage discutables, une utilisation ironique de la musique accompagnent son brûlot contre Bush, désigné comme principal responsable de la situation chaotique du pays.

Revenons au début du film ou les prémisses du mandat houleux du Président. Bush vient d'être élu dans des circonstances douteuses. Moore stigmatise la désinformation orchestrée par la chaîne Fox News, dirigée par Ellis, cousin du futur Président. Il revient sur le jour de son investiture : la foule conspue le vainqueur et jette des projectiles sur la voiture officielle. Tant et si bien que le cortège présidentiel doit être interrompu. Le générique du film accompagne des images de coulisses, métaphore du jeu basé sur le mensonge qu'ils s'apprêtent à interpréter, dans lesquelles on voit les intervenant politiques, dont Bush, se faire maquiller. Cette toute première partie du film brosse le portrait d'un homme aux commandes du plus puissant pays du monde, et s'ingénie à le montrer sous les traits d'un oisif, assisté et incapable, ignorant tout des dossiers en cours, laissant son staff travailler pour se payer un 18 trous au soleil.

Bien entendu, les attentats du 11 septembre constituent le point d'orgue de la démonstration. Retenant la leçon magistrale de cinéma donnée par Alejandro Gonzalez Inarritu dans 11'09''01, Moore évoque cet événement majeur de l'histoire contemporaine. En exergue, un écran noir, sur lequel s'imprime la bande son des événements tragiques du 11 septembre, impose son insistante présence : cris, stridences de sirènes, communications radiophoniques. Puis, une image se fait jour. Des new-yorkais hurlent, terrifiés par l'horreur indicible de l'effondrement des tours. Moore ne garde que les visages, crispés par la tension et l'effroi. Le contrechamp terrible de cette scène, certes désormais connue et gravée dans tous les esprits, n'intéresse pas Moore, uniquement préoccupé par la dramatisation excessive de sa séquence. Comme si ce point de vue tronqué ne suffisait pas, Moore y accole la musique expressive d'Arvö Part. Ce procédé indécent est révélateur du rapport au cinéma de Moore. Le réalisateur ne croit pas à la simple force de l'image. Son cinéma manipulateur, au sens prosaïque du terme (Hitchcock était aussi manipulateur), a tout d'un cinéma de propagande, exercice d'autant plus vain qu'ici, la cause est entendue. Le spectateur est déjà conquis en amont. Cette séquence emblématique donne le ton général du documentaire. Moore ne se départit pas de cette posture moralisatrice tout au long du film, quand il ne verse pas dans le pathos le plus grossier.

Néanmoins, en dépit de ses travers, Moore convainc dans une première partie qui dénonce la collusion entre la famille Bush et la famille Ben Laden. La démonstration des accointances entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, ainsi que l'affaire du pipeline en Afghanistan, dont les négociations, entreprises quelque temps avant les attentats, impliquent des compagnies présentes sur l'échiquier économique actuel, se montre particulièrement efficace. Reprenant l'argumentaire de Bowling For Colombine, Moore dénonce une fois encore la fabrication de la peur par les médias. Et de mettre en regard des déclarations contradictoires relatives à la sécurité du pays au lendemain du 11 septembre. La peur de l'autre est à la source du déclenchement de la guerre en Irak, motivée par les seuls intérêts économiques.

Dans une dernière partie, beaucoup plus faible, Moore verse dans le pathos facile. Prenez une famille patriote, dont plusieurs membres consacrent leur vie à leur pays en servant dans l'armée. Montrez la mère, fière de ses enfants, hisser le drapeau au devant de sa maison, tous les matins. Faites-lui lire une lettre de son fils envoyé en Irak, écoutez-la raconter comment elle vécut l'annonce de sa mort, filmez-la fondre en sanglots en public, et vous obtiendrez un bel exemple de propagande. Moore s'éternise trop sur cet exercice malsain. On le préfère lorsqu'il laisse son cynisme, épaulé par un ton narquois, s'exprimer, notamment dans cette scène où il interpelle des députés pour leur demander d'envoyer leurs fils à la guerre, ou du moins, d'emporter dans leur sacoche quelques prospectus de recrutement des Marines.

Malgré toutes les qualités de Fahrenheit 9 11, on sort de la projection avec le sentiment de se s'être fait manipuler, sans que le réalisateur ne nous ait laissé une chance de nous forger notre propre opinion, surtout à cause du dernier segment condescendant sur lequel se referme le film. Citant George Orwell, il assure que Bush ne l'aura pas deux fois. Qu'en est-il du spectateur ? Si Bush n'est pas réélu, quel autre cheval de bataille pour Michael Moore qui tient décidément plus de l'activiste que du cinéaste ?

  Sandrine Marques et Moland Fengkov

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