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L'Arche Russe













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L'Arche Russe
Réalisé par Aleksandr Sokurov

Avec : Sergei Dontsov, Mariya Kuznetsova, Leonid Mozgovoy, David Giorgobiani
Durée : 1:36
Pays : Russie/Allemagne
Année : 2003
Web : Site Officiel
L'art et l'Histoire se croisent et se confondent ostensiblement lors de cette visite guidée intemporelle et surréaliste à laquelle nous convie Aleksandr Sokurov.

Emboîtant le pas d'officiers en grande tenue et de jeunes femmes en robes de bal, la caméra d'Aleksandr Sokurov s'engouffre dans l'arche russe, palais impérial reconverti en musée, nous promenant au hasard des couloirs, des coulisses d'un théâtre aux salons fastueux, défiant les frontières de l'espace-temps tout comme les conventions cinématographiques. Voyage en apesanteur à travers les siècles, L'Arche Russe nous fait frôler les murs, effleurer ces peintures baroques, caresser ces statues aux formes arrondies et nous faufiler discrètement entre nobles, princes, soldats et autres amateurs d'art. On passe d'une pièce à l'autre et d'une époque à l'autre, guidé par le plus malicieux des guides, le marquis de Custine (Sergei Dreiden), écrivain français et diplomate, touriste anachronique à ses heures.

Si le palais est désormais seulement habité de peintures et statues d'époque, ses murs semblent avoir absorbé les moments passés pour nous les restituer, faisant de cet arche non seulement un musée d'art, une enclave culturelle sorte d'arche de Noé du patrimoine, mais surtout un musée de la mémoire. Pour Sokurov, la valeur de l'oeuvre va bien au delà de son aspect artistique puisqu'elle officie aussi comme un témoignage historique du passé. Si les visiteurs contemporains contemplent ces tableaux d'un point de vue esthétique, le marquis les regarde quant-à-lui d'un autre œil, les remettant dans leur contexte historique. Cette assimilation de l'art à l'histoire se retrouve dans les deux personnage principaux. Ce personnage mystérieux auquel la caméra emprunte le regard (Sokurov personnifiant le rôle du réalisateur comme œil du spectateur) canalise l'expression artistique tandis que le marquis, figure anecdotique, symbolise l'Histoire.

Passant souvent inaperçus mais parfois interpellés, nos deux protagonistes sont en quelque sorte des fantômes qui voyagent dans le temps, des âmes égarées et curieuses, des touristes intemporels. Les mouvements de caméra flottant impunément à travers les pièces confirment cette idée mais l'emploi de l'objectif à la première personne nous met aussi dans la peau d'un voyeur. Paradoxalement, le film de Sokurov officie comme un vrai-faux documentaire historique, succédant à Spinal Tap, 24 Hour Party People et Timecode dans d'autres genres. Autre point commun avec le film de Mike Figgis, L'Arche Russe a été tourné en une seule prise, chaque moment s'enchaînant avec grâce et précision, faisant du réalisateur un véritable chef d'orchestre. Cinéaste esthète et expérimentateur de longue date, ce collaborateur et protégé d'Andrei Tarkovsky (Solaris) a confié la cinématographie à Tilman Büttner (Cours Lola Cours) dont la dextérité à manier la steadycam accompagne avec style et souplesse la démarche plus cérébrale de Sokurov.

Dénué de tout artifice narratif, le film fascine par sa beauté et sa simplicité, associant l'innovation à la perfection pour rejoindre ce cercle très fermé de films que l'on peut qualifier de chefs-d'œuvre.

  Fred Thom

     Père et fils




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