Les Sentiers de la perditionLes Sentiers de la perdition Critique du film






Les Sentiers de la perdition













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Les Sentiers de la perdition
Réalisé par Sam Mendes

Avec : Tom Hanks, Paul Newman, Jude Law, Tyler Hoechlin
Durée : 2:00
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Roman
Dans Les Sentiers de la perdition, une œuvre d'une rare beauté visuelle à la trame parfois évasive, Sam Mendes change totalement de registre pour emprunter les routes plus familières du film de gangsters.

Tom Hanks interprète Michael Sullivan, un tueur à la solde du caïd irlandais local, John Rooney (Paul Newman), qui l'a élevé comme son fils. Si John est un homme craint mais digne, son fils naturel, Connor (Daniel Craig), est au contraire un être lâche et incapable qui jalouse le lien qui unit John à Michael. Aussi lorsque Michael Jr (Tyler Hoechlin) est témoin d'une exécution perpétrée par son père et Connor, ce dernier y voit l'opportunité de se débarrasser une fois pour toute de ce « frère » gênant. Connor assassine l'épouse de Sullivan (Jennifer Jason Leigh) et son plus jeune fils. Seuls rescapés Michael et Jr partent en cavale, avec une seule idée en tête, la vengeance à tout prix.

Les Sentiers de la perdition appartient à un genre défini par le Parrain. Le film démarre avec un rassemblement du clan - ici un enterrement - puis détruit le noyau familial avec un machiavélisme digne d'une tragédie grecque avant de finir dans le calme au bord du lac. L'arrivée à Chicago dans l'immeuble de Capone rappelle quant à elle les Incorruptibles. Le thème de la vengeance solitaire est aussi un thème majeur du western spaghetti dont Les Sentiers de la perdition est assez proche. Le scénario peu complexe s'attache surtout à démontrer un mécanisme implacable aux conséquences prévisibles. Tout réside dans l'atmosphère, la fascination que ces rouages exercent sur l'homme et la capacité à transmettre le désir de vengeance au spectateur. Plus le crime est odieux - ici le meurtre d'une femme et d'un enfant - plus le public s'identifiera au personnage dont il peut alors justifier les actes. De même, Michael Sullivan est l'anti-héros type, un tueur taciturne, tout comme l'homme sans nom qui a fait la réputation de Clint Eastwood, de la trilogie de Leone à Impitoyable. Les Sentiers de la perdition est donc un film académique, une œuvre qui s'apprécie comme la peinture d'une nature morte dont la beauté réside principalement dans l'exécution et la maîtrise. Et à ce niveau, Les Sentiers de la perdition est une totale réussite.

La photographie de Ditto Conrad Hall (American Beauty, Marathon Man) est sublime. Les tons gris et les nombreux passages en demi obscurité donnent au film l'aspect rétro et sombre qui évoque parfaitement la période de la Grande Dépression américaine. Mais le photographe ne se limite pas à seulement reproduire l'atmosphère d'une époque. Les plans s'enchaînent comme une succession de photos où l'art vient s'immiscer dans la narrative. L'environnement sordide de Sullivan est photographié comme un film noir tandis que les plans panoramiques de l'immensité des paysages traversés pendant la cavale fait référence à la liberté. Au contraire la ville de Chicago est imposante mais bruyante, reflet d'une propension économique liée au banditisme.

La réalisation de Mendes est toute autant maîtrisée. On retrouve son goût pour de longs travelings, sa minutie et un talent confirmé à créer l'émotion avec l'image. Dans Les Sentiers de la perdition, les dialogues sont rares mais l'image et une certaine impassibilité en disent long. La dernière confrontation entre Michael Sullivan et John Rooney est un chef-d'œuvre du genre où le son et les mouvements typiques de l'action sont annihilés au profit d'un silence et d'un immobilisme qui prennent le spectateur à la gorge alors que les hommes tombent autour de John qui reste imperturbable.

Tout comme dans American Beauty, Mendes préfère se concentrer sur les personnages et utiliser le symbolisme. Les Sentiers de la perdition est avant-tout un film sur la relation entre père et fils (d'où l'absence de présences féminines). La relation entre Michael et Jr est mise en parallèle avec celles entre John et Connor et John et Michael. Quel que soit son camp, le père assumera dignement son rôle jusqu'au bout, en dépit des conséquences. Le film aborde aussi la religion et l'existence d'un choix entre le bien et le mal. Les gangsters se savent en effet voués à l 'enfer et, à plusieurs reprises, Michael Sullivan a l'opportunité d'arrêter avant d'aller trop loin. Si le titre est évidemment une allégorie du parcours de Michael Sullivan, la dernière séquence baignée d'une clarté contrastant avec le reste du film est symbole de rédemption. Mendes positionne aussi Les Sentiers de la perdition à l'opposé d'American Beauty à travers une métaphore sur le l'image que l'on retrouve dans les deux films. Dans American Beauty, un film sur le désir de vivre, un adolescent filmait la vie à travers le souffle du vent ou en suivant des personnages. Au contraire dans Les Sentiers de la perdition, un film sur un monde où la mort règne, le personnage du tueur sadique Maguire (Jude Law) photographie les derniers souffles des hommes.

Le réalisateur retrouve aussi le compositeur d'American Beauty, la musique de Les Sentiers de la perdition s'en faisant parfois l'écho, apportant un sentiment d'étrangeté baroque aux scènes où elle est apposée.

Le film fait pourtant quelques écarts malencontreux. Les scènes d'apprentissage de vol de banques résonnent d'une joie béate qui rappelle Butch Cassidy & Le Kid et cassent le ton du film. On s'étonne aussi que Michael, en grand professionnel qu'il est, n'achève pas sa tâche lorsqu'il en a la possibilité, face à Maguire dans l'hotel. Enfin, après avoir été délesté de quelques milliers de dollars, Franck Nitti (Stanley Tucci) ne semble pas pour autant aigri et laisse Michael vaquer à ses affaires en toute complicité, un fait assez surprenant de la part du second de Capone.

La distribution est sans faille. Hanks est froid et distant, optant pour un jeu minimaliste loin de ses habituels rôles. Paul Newman est plus digne que jamais et n'a pas besoin d'en faire beaucoup pour être saisissant tandis que Jude Law est sadique à souhait.

Un voyage sans encombres mais fascinant.

  Fred Thom

     American Beauty
     RIP Gangster : Cimetière d'Al Capone
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