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Neverland
Réalisé par Marc Forster

Avec : Johnny Depp, Kate Winslet, Radha Mitchell, Dustin Hoffman
Scénario : David Magee
Titre Original : Finding Neverland
Durée : 1:40
Pays : USA
Année : 2005
Petit ou grand que l'on se rende au chevet de Neverland pour la grâce lunaire de Johnny Depp ou l'imaginaire débridé de l'auteur excentrique qu'il incarne — J. M. Barrie créateur de Peter Pan — on ressortira de la salle dépité et groggy. A mille lieux de l'héliotrope et apaisé Big Fish de Tim Burton, Marc Foster (A L'Ombre De La Haine) nous dresse à coup de cadres plombés et d'aristocratie amidonnée (accent britannique trop appuyé) un tableau de l'enfance et de l'imaginaire pour le moins dénué d'intérêt.

Pourtant le script laissait présager un traitement et un propos autrement plus subtil. Il s'agissait en effet d'appréhender les réminiscences de la réalité dans la démarche artistique par le biais d'une relation ambiguë du dramaturge auprès d'une veuve (Kate Winslet, insipide) et des ses quatre garçonnets, dont l'émouvant Peter qui n'a de cesse de s'endurcir pour rejeter la souffrance qui l'étreint. Et l'aseptisation de refouler les bouffées de fantaisie lubrifiantes derrière un glacis mièvre qui dépouille l'ensemble des chimères idoines à l'instauration d'une véritable dialectique, errante et malicieuse.

Anémique au dernier degré le récit se dépassionne en même temps que son spectateur. Beaucoup trop lisse pour revendiquer une dévotion mélancolique au merveilleux ou abriter un rire cristallin, la basilique vide à force de vaine beauté ne réussit qu'à étouffer — pour finalement l'abjurer — une tendance naturelle à la tumescence du verbe, du conte. Un comble pour la biographie d'un écrivain à succès qui a su saisir avec une troublante acuité la part enfantine sommeillant en chaque être. Au contraire, le réalisateur se complaît dans la gravité sirupeuse avec une ferveur obtuse qui si elle témoigne d'une croyance sacerdotale en son sujet en stigmatise surtout les carences patentes.

Nous aurions pu croire à l'énième avatar de ces productions oniriques qui s'interrogent mollement sur les limites d'une intrigue apatride s'épanchant entre rêve et concret, pellicule et spectateurs. Il n'en est rien. Diligemment placés hors du courant (cette noyade d'extase si redoutée), les personnages rigides de Marc Foster n'ont aucune lisibilité et aucune clairvoyance. Dans des décors de cartons-pâtes ils ne peuvent se cramponner à aucune aspérité et dérivent au rythme d'une mise en scène apathique refusant drastiquement toute allusion au sexe. D'autant plus troublant que le dépôt du corps de la mère dans un orifice terrestre précipite le passage à l'âge adulte et à la paternité. Là où Tim Burton parvenait à conjurer la mort de l'imaginaire par le passage de témoin, les échanges secs qui émaillent Neverland ne visent qu'à éluder une maturité qui, lorsqu'elle survient, induit la disparition inéluctable des protagonistes. La réplique de Peter en pleine sauterie mondaine qui rappelait à Johnny Depp sa volonté farouche de ne pas grandir est alors mise en exergue, et si jamais l'âge adulte vous prend, c'est tout un pan du monde qui s'invalide, décidant élégamment de se supprimer.

  Frédéric Flament

     Stay
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