critique du film Big Fish DVD Big FishBig Fish Critique du film [Big Fish]






Big Fish













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Big Fish
Réalisé par Tim Burton

Avec : Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup, Jessica Lange
Scénario : John August
Titre Original : Big Fish
Durée : 2:05
Pays : USA
Année : 2004
Site Officiel : Big Fish
Big Fish, éloge vibrant de la transmission, signale le retour en grâce de Tim Burton, fragilisé par l'échec de La Planète des Singes. Très personnel, son dernier film puise sa matière dans l'œuvre éponyme de Daniel Wallace, en épouse sa structure enchâssée. Cette juxtaposition de récits imaginaires, qui composent une biographie paternelle romancée par un fils narrateur, déstabilise d'emblée. En effet, la structure filmique hétérogène, sorte de patchwork narratif, ne convainc pas immédiatement : les différents segments semblent entrer en conflit les uns avec les autres. Autrement dit , le mythe, qui définit l'existence paternelle, se heurte abruptement à une réalité résolument ordinaire. Le trouble va grandissant face à l'effacement, du moins, face à la sérieuse édulcoration de la stylistique burtonienne. L'imagerie gothique s'est déplacée au profit d'un romantisme, un brin suranné. Les œuvres de nuit ont laissé place à des rêves diurnes, bigarrés, insolites. Dans Big Fish, l'étrange prend le pas sur le macabre ou le morbide. Pourtant, le film finit par dévoiler son ordonnancement secret. Tous les segments, qu'ils appartiennent au mythe ou à la réalité « objective », convergent vers un final bouleversant qui met à la fois en perspective l'énigme de la filiation et de la création. Dans les deux cas de figure, le langage fait le lien. La transmission orale est au cœur même de ce film intimiste, comme constitutive de l'individu et vecteur d'imaginaire. Le verbe donne naissance aux mythes et, par conséquent, à l'œuvre d'art. Mais qu'est-ce qu'une œuvre d'art sans la croyance ?

Big Fish est l'histoire dramatique d'un fils (Billy Crudup) qui a cessé de croire. En somme, c'est le récit d'une déshérence et d'un désaveu. Le père conteur (immense Albert Finney) est assimilé à un bonimenteur de foire, un affabulateur à l'existence mystérieuse. L'étourdissant début du film ramasse en quelques scènes les étapes clés de l'existence du fils jusqu'à la rupture avec le père, le jour de son mariage. Le père, de dos, barre le premier plan de sa masse imposante. De lui, on ne voit que ses mains tendues, animées par le flot intarissable de sa parole. Avec cette séquence d'ouverture très enlevée, Burton figure la prédominance paternelle, tutelle écrasante. Le fils souffre d'ignorer qui est son père, arrivé au terme de sa vie. Le mythe se substitue à la réalité objectivée des faits. Tel le « gros poisson » du titre, le père file entre les doigts, se dérobe devant la vérité. La filiation occupe l'œuvre de Tim Burton depuis le début de sa carrière. Elle se manifeste dans la perte (Edward aux Mains d'Argent, Batman), l'hommage (Ed Wood, Vincent), la quête. Dans Mars Atacks, la solidarité d'un petit-fils avec sa grand-mère permettait d'éradiquer de la surface de la terre des extraterrestres mal intentionnés. Mais, dans Big Fish, la transmission n'avait jamais été aussi essentielle. Mû par cette urgence, ce film mélancolique bouleverse. Le fils, lors d'une passation émouvante, devient lui-même un narrateur. Au final, tous les personnages sortis de l'imagination fertile du père se retrouvent pour rendre un hommage à leur créateur, à l'occasion de ses funérailles. Ce rassemblement évoque le salut des artistes avant le tomber du rideau. Tableau simpliste diront les cœurs secs, profession de foi magistrale de Tim Burton, diable de conteur qui réaffirme ici sa croyance dans la création. Et le spectateur d'éprouver sa propre croyance, condition sine qua non à un voyage où l'attendent monts et merveilles.

  Sandrine Marques

     La Planète des Singes
     Sleepy Hollow






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