critique du film Les Triplettes de Belleville DVDLes Triplettes de Belleville






Les Triplettes de Belleville













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Les Triplettes de Belleville
Réalisé par Sylvain Chomet

Avec : Jean-Claude Donda, Michel Robin, Monica Viegas, Evgeni Tomov
Scénario : Sylvain Chomet
Durée : 1:20
Pays : France, Belgique
Année : 2003
Site Officiel : Les Triplettes de Belleville
Ce qu'il y a de bien dans le cinéma d'animation français en particulier, et européen, en général, c'est son originalité. Difficile de définir un style particulier, un trait à la française, une french touch. Chaque film se nourrit de ses propres inspirations, sans suivre une certaine tradition, comme on peut le voir dans les cinémas d'animation à l'américaine ou à la japonaise. On se souvient de la récente adaptation de Corto Maltese, où les mouvements des personnages donnaient l'impression de vivre un rêve éveillé en compagnie d'aventuriers intemporels. On se souvient de Kirikou et la sorcière, où derrière un trait apparemment simple, se cachaient des trésors d'émotions. Avec Les Triplettes de Belleville, premier long métrage de Sylvain Chomet, remarqué précédemment avec un court, la Vieille dame et les pigeons, la surprise est au rendez-vous. De l'action, de l'humour, de la poésie. Et une incroyable maîtrise technique. Réjouissant.

Les Triplettes de Belleville portent en elles les cinq années de labeur écoulées depuis le début du projet. La patience et le soin apporté aux détails se retrouvent à l'écran, dans l'architecture des décors, dans les intérieurs, dans la richesse des couleurs et dans la subtilité des éclairages. Mais les Triplettes, ce sont avant tout une histoire et des personnages. Madame Souza, une gentille et dévouée grand-mère, entraîne son petit-neveu passionné de cyclisme. Pendant le Tour de France, des malfrats enlèvent le coureur. La vieille dame, aidée de son chien Bruno, se lance à la poursuite des ravisseurs qui la mènent de l'autre côté de l'océan, où elle va rencontrer les Triplettes, anciennes stars du music-hall. Déroutante histoire.

Pendant la première partie du film, le spectateur assiste au quotidien de la vieille dame au regard si chaleureux et de son petit-neveu taciturne et mélancolique. Les années passent, ils s'entraînent, alors qu'à l'extérieur la ville change : les voix ferrées, les ponts, les immeubles, la modernité, envahissent le paysage. Jusque sous leur fenêtre. On pense à l'univers de Delicatessen, de Caro et Jeunet : une époque qu'on pourrait situer dans les années 50, mais qui relève plus de l'anachronisme onirique. Où donc se trouve cette mairie du XXIe arrondissement de ce qu'on suppose être Paris ? Dans la salle à manger, les ustensiles et autres détails fourmillent : un gramophone, un réchaud, des coupes, des bouteilles, de vieux meubles bons pour la brocante… Le travail de Evgeni Tomov sur les décors confère à cette première partie l'atmosphère nostalgique d'une époque surannée. On pense au titre, à Belleville, lorsque ce faubourg existait en dehors des murs de Paris, lorsqu'on s'y croyait à la campagne, lorsque du haut de ses collines on apercevait au loin la Tour Eiffel. Mais ce petit coin perdu à la lisière de la capitale n'est pas le Belleville auquel on pense, puisque le Belleville du titre désigne une mégalopole où échouent les héros, sorte de mélange architectural entre New-York et Montréal. En traversant les eaux, le film nous embarque dans une seconde partie qui laisse la part belle aux péripéties et à l'action, dans un monde étrange plus cauchemardesque qu'onirique. Les autochtones souffrent tous d'obésité, les Triplettes se nourrissent exclusivement de grenouilles, et la mafia locale a pour devise « in vino veritas », roule en 2CV et porte le béret… Chomet bâtit son monde sur un mélange de clichés.

Techniquement, les Triplettes offrent un spectacle de toute beauté. L'apport de la technologie 3D, toujours discrète, sert seulement à soutenir les techniques de dessin traditionnel. Ce qui donne l'occasion, par exemple, d'assister à une impressionnante tempête en haute mer. Les animateurs ont apporté un soin particulier aux mouvements des personnages. Le film se passe de dialogues. Tout réside dans le jeu des protagonistes, inspiré du mime et des grands comiques du muet, comme Buster Keaton, ou encore du spectacle de percussions Stomp. Les perspectives distordues, notamment celles de Belleville et du port, avec ces navires immenses, participent de l'atmosphère quelque peu fantastique du film. Mais ce qu'on retient avant tout des Triplettes, c'est la tendresse entre une vieille dame et son petit-fils. Passés le rire, l'action, et les délires géo-historiques, demeure l'amour, qui se rappelle à chacun à la toute fin du film. Nostalgie, quand tu nous tiens.

  Moland Fengkov





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