Corto Maltese film critique Corto Maltese DVDCorto Maltese Critique du film






Corto Maltese













        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Corto Maltese, la cour secrète des arcanes
Réalisé par Pascal Morelli

Avec : Richard Berry, Patrick Bouchitey, Marie Trintignant, Barbara Schulz
Durée : 1:32
Pays : France
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : B.D.
Si vous ne connaissez pas l'univers d'Hugo Pratt, si vous ne jurez que par les facéties de l'ogre de Dreamworks, les princesses oniriques de Miyazaki, ou même les boules de Noël estampillées Disney, passez votre chemin, larguez vos amarres. L'adaptation au cinéma des aventures de Corto Maltese, l'une des figures mythiques de la bande dessinée, risque de décevoir les non initiés. Elle donne lieue à une plongée extatique dans un univers incomparable à ce que les actuelles productions du film d'animation peuvent nous offrir. A mi-chemin entre l'Histoire et la poésie romantique. Pour les âmes sensibles.

Les premières aventures du marin gentleman (né en 1877 à Malte) commencent en 1905, dans l'album la Jeunesse. Fils d'un officier britannique et d'une gitane espagnole, Corto ne tarde pas à croiser de futurs grands noms de l'Histoire, de Jack London à Staline, alors appelé Djougatchvili, en passant par Butch Cassidy. Rien que ça. C'est là l'une des facettes du génie de Pratt : rendre son héros crédible, lui donner une vie, une existence, un corps, une âme, par l'ancrage de ses aventures dans l'Histoire.

L'aventure portée à l'écran s'inspire directement de l'un des albums-phares, Corto Maltese en Sibérie. Le pirate gentilhomme se voit confier une mission par une société secrète chinoise, les Lanternes rouges : s'emparer d'un chargement d'or transporté dans un train traversant les steppes enneigées de la Mandchourie et de la Mongolie. Sur fond de révolution russe (nous sommes en 1919), avec son cortège de luttes intestines entre Bolcheviques et troupes impériales, Corto se lance dans une quête au trésor qui lui réserve de nombreuses rencontres, de son compère et alter ego négatif Raspoutine à la jeune et belle révolutionnaire Changaï Li, en passant par l'officier de l'aviation américaine Jack Tippit ou encore la troublante duchesse Marina Seminova, au destin tragique.

Comme toute adaptation, quelle qu'elle soit, la gageure tient dans l'équilibre entre fidélité à l'esprit originel et personnalisation du mythe. Il s'agissait pour ce film d'un pari multiple : animer des personnages fixes, et apporter de la couleur à un univers initialement construit en noir et blanc. Pari tenu : les héros imaginés par Hugo Pratt se meuvent dans des paysages aux couleurs riches mais tout en nuances, et dont les détails relèvent du travail d'orfèvre.

Les villes notamment, Venise et Shanghai, possèdent le parfum de l'époque et la nonchalance moite qui cache des conspirations oubliées de l'histoire. Les neiges de Sibérie semblent vouloir traverser l'écran et fouetter le visage du spectateur : non seulement crédibles, mais surtout esthétiquement réussies.

On pourrait reprocher le manque de fluidité des mouvements des personnages, et la disproportion des silhouettes. Pourtant, ces partis pris constituent la solution la plus efficace pour coller au style prattien, et restituer la grâce longiligne de Corto. Les déplacements saccadés et lents des personnages leur confèrent un côté encore plus onirique que les décors dans lesquels ils évoluent. Les quelques scènes de combats, d'une violence sans concession (le sang gicle, les têtes se fracassent contre les murs, on tue sans sourciller hommes et femmes), si elles cassent le rythme languide de l'ensemble, n'enlèvent rien à sa poésie. Car la poésie sait se faire cruelle au milieu de ses moments contemplatifs.

En outre, les protagonistes eux-mêmes, en bons aventuriers dandys et esthètes, ne se privent pas de distiller quelques vers au détour d'un jeu de mots, d'une boutade pince-sans-rire, ou au cœur d'une fusillade. Car chez Corto, on pratique l'humour noir aussi bien que le six-coups. A ce titre, le choix de Patrick Bouchitey pour prêter sa voix au personnage de Raspoutine, pirate cynique et sanguinaire qui pourtant cache une grande sensibilité, fait mouche. En revanche, Richard Berry divisera le public, dans la peau de Corto. Sa voix parvient avec difficulté à traduire l'intelligence du pirate. Heureusement, il se passe des longs discours, et sa présence efface son laconisme.

Pour les férus, les éditions Casterman publient un album illustrant les coulisses du tournage de Corto Maltese, La Cour Secrète des Arcanes.

  Moland Fengkov




| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2006 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.


Corto Maltese

Corto Maltese
  AllPosters.com

Like Us On Facebook