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La Fleur du Mal













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La Fleur du Mal
Réalisé par Claude Chabrol

Avec : Nathalie Baye, Benoît Magimel, Suzanne Flon, Bernard Le Coq
Durée: 1:44
Pays: France
Année: 2003
Web: Site Officiel
Pour son 50ème long-métrage de cinéma, le maître Chabrol part en croisade sur son « cheval de bataille » favori : la bourgeoisie provinciale. Il brocarde avec délectation ces familles bordelaises qui se passent tout de père en fils : patrimoine génétique et architectural ! Ici, nous observons trois générations de Charpin-Vasseur (un arbre généalogique est plus qu'utile !) vivant une tragi-comédie grecque d'une grande cruauté et d'une grande drôlerie.

Dès le générique, au son de la balade de Damia (chanteuse des années 40), « Un Souvenir », on pénètre dans cet univers clos, oppressant et chaleureux à la fois en poussant la porte de cette demeure familiale baignée d'une atmosphère mystérieuse. Ce thème du souvenir est filé et distillé tout au long du film. Les moments pendant lesquels Tante Line (Suzanne Flon) se souvient et nous projette des images de ses pensées sont particulièrement doux amers. Le visage habité de la comédienne vous restera longtemps ancré à l'esprit…

Claude Chabrol multiplie les fausses pistes pour entretenir un suspense artificiel. La campagne électorale menée par Anne Charpin-Vasseur (Nathalie Baye, qui tourne enfin avec Chabrol après avoir collaboré avec tous ses amis de la Nouvelle Vague : Godard et autre Truffaut) sert à l'histoire car elle lui sert de locomotive mais n'est en aucun cas le pari du film. Le tract dénonciateur et calomnieux (qui vaut son pesant d'or tant il est cruel et irrésistiblement drôle !) est également une façon pour le réalisateur de semer le spectateur sur des voies sans réel intérêt.

La vraie réussite (et la vraie piste !) du film est la galerie de personnages. Celui de Nathalie Baye est rigide. Anne court pour ne pas tomber. Elle est associée à un lieu, la Mairie, comme le sont deux autres protagonistes : Tante Line à la maison familiale, et Gérard (le mari campé par l'excellent Bernard Le Coq) à son QJ la pharmacie. Labo illégal en arrière boutique et garçonnière dont le premier objet visible est le canapé (objet dont il se sert le plus !) complètent le tableau. Ces lieux leur ressemblent tellement et sont révélateurs de leurs traits de caractère !

François (Benoît Magimel toujours très brillant et juste) est le plus conscient du malaise qui règne dans sa famille. Il l'a d'ailleurs fui aux USA. Il hait son père et déteste la joie artificielle qui anime sa famille. Il sera le révélateur du marasme. Notons que son prénom est le même que celui du frère chéri (et plus si affinités…) de Tante Line, un hasard ? Sûrement pas ! Même prénom, même lien avec sa cousine-sœur Michèle (Mélanie Doutey, déconcertante de naturel et de fraîcheur). Cette dernière poursuit des études de psychologie (il lui faut au moins ça pour essayer de comprendre sa famille !) et accessoirement son cousin-frère (enfin on ne sait plus très bien…), François.

Un autre lieu est, lui, lié plutôt à l'intrigue : le jardin d'hiver. La scène cruciale du film, soit le thé en famille autour de la lecture du tract calomnieux, s'y déroule. On en perçoit l'importance dès l'affiche et le titre de ce long-métrage de celui qui fut jadis critique des Cahiers du Cinéma et actif membre de « la Nouvelle Vague ». Les personnages semblent à la fois des bêtes sauvages cachées dans une jungle (qu'est leur propre famille) et étouffés par ces mêmes plantes, en manque d'oxygène. Le plan, dans lequel Michèle et Tante Line sont enfermées dans la cage à oiseaux, est très révélateur et préfigure les destins mêlés et semblables de ces deux femmes, bien avant que le crime ne soit commis.

D'ailleurs, le crime ne fait pas bouger les choses établies puisqu'il existe « une longue tradition » dans la famille Charpin-Vasseur ! Le crime se transmet comme cette vieille demeure familiale (la reconstitution des années 40 au moment du générique est un travail d'orfèvre). Le meurtre commis à la fin du film est, en fait, désamorcé dès le début, si l'on y prête attention : on y voit un homme assassiné.

Chabrol se plait à égratigner la politique (les affiches de campagne sont des bijoux d'humour et de ridicule). Le père de Tante Line, Pierre, qui n'apparaît dans le film qu'à travers les autres personnages, ressemble étrangement dans son portrait dressé, à un certain bordelais nommé Papon… La clé de voûte de ce thème est atteinte avec la scène savoureuse de la visite de campagne électorale dans le HLM !

Le vrai thème central de cet opus est la question de la culpabilité : Comment peut-on vivre avec de génération en génération et cela se transmet-il ? Quels effets une faute non expiée peut-elle avoir sur le coupable et ses descendants ? La critique d'une bourgeoisie encroûtée, immuable dans ses propres carcans ne se fait pas attendre : l'hypocrisie crève l'écran aux premières images.

La dernière phrase prononcée, terrible de sens, est « Tâchons de faire bonne figure »… Et si « la Fleur du mal » ne poussait pas loin de chez vous…?

  Laurence Nicoli


     L'Ivresse du pouvoir





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