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La Chambre du Fils
Réalisé par Nanni Moretti

Un homme court le matin sur les quais du port d'Ancône. Serein, heureux il rentre chez lui écouter ses patients et plus tard rejoindre sa famille. La maison est belle, pleine de livres, les enfants confiants. Et puis trop simplement, le fils meurt d'un accident. Comme si la confortable vie bourgeoise n'était qu'un leurre : les enfants peuvent mourir aussi, vite, sans qu'on soit là pour leur tendre la main ou même crier, les enfants peuvent mourir seuls.

La culpabilité et le souvenir traversent chacun des films de Nanni Moretti, sur le mode nostalgique ou satirique, du prêtre de La Messe est finie au communiste mi-repentant de Palombella Rossa. Tout devient alors important : la musique qu'aimait Andrea , un pull rouge, une presque petite amie lointaine, un footing que le père et le fils n'ont pas fait ensemble. Mais comme toujours chez Moretti la construction est complexe et d'une intégrité esthétique rare : faire du père un psychanalyste, professionnel de la culpabilité, montrer son fils jouant au tennis contre un adversaire invisible, une histoire de fossile, encore objet de mémoire, rien de tout cela n'est hasardeux. Méfiant, presque superstitieux Moretti dans une très belle scène presque subliminale tant elle est rapide, prévient que le pire n'est jamais loin : un voleur dans un marché, un camion sur la route, un déséquilibre sur un scooter, un zodiac qui part en mer.

Mais surtout, le film trouve sa grâce dans la maturité nouvelle de Moretti, qui prend le risque d'avouer qu'il est heureux : la surprise est grande de le voir sourire et battre des mains sur le passage de quelques adeptes d'Hare Krishna ou observer avec bienveillance nouvelle ses patients. Du drame qui se joue ici, qui ne peut trouver un sens ou une fin, on retient l'infinie solitude du deuil, la cassure de l'homme qui ne peut plus écouter les autres. En dépit des scènes bouleversantes entre le père, la mère et la fille où il faut apprendre et surtout dire la mort, les moments peut-être les plus somptueux se passent à l'extérieur de la famille, comme si on ne pouvait de toute façon capturer sur l'écran qu'une infime partie de la douleur. Un patient qui se sait à présent objet de ressentiment et s'efface discrètement, les enfants des autres, que l'on raccompagne en voiture pour qu'il ne leur arrive rien.

  Corinne Le Dour Zana


     Habemus Papam
     Le Caïman




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