Si je dois avouer n'avoir jamais été un grand fan du punk ska « popisant » de No Doubt, leur nouveau son alliant reggae et hip hop à la new wave des années 80 a su d'emblée me conquérir.

Le groupe offre avec Rock Steady un cocktail frais et nonchalant d'influences musicales de ces vingt dernières années au centre duquel on retrouve un goût certain pour des mélodies accrocheuses. Si la voix de Gwen Stefani est toujours aussi distinctive, on a donc l'impression d'avoir à faire à un nouveau groupe tant les nouvelles compositions, plus riches, s'éloignent de leurs débuts. Rock Steady est un album new wave qui flirte avec le reggae, le hip hop, le dub, le funk et l'électro. On se réjouira donc de retrouver les bons vieux claviers et guitares des années 80 tandis que Blondie, Duran Duran, Berlin et Siouxsie ne sont jamais loin. L'implication de producteurs comme William Orbit, Sly & Robbie, Ric Ocasek et Prince ne fait que confirmer les aspirations du groupe à créer un melting-pot musical.

Bien que de styles différents, les morceaux s'enchaînent en parfaite osmose pour un parcours sans fautes. « Hella Good », morceau de bravoure new wave, vous prend d'assaut d'entrée pour vous rentrer dans la peau tandis que single dub « Hey Baby » fait des ravages avec son groove infectieux. « Making Out », une sorte de Lords of Acid version années 80, arbore un refrain entêtant. Succédant au reggae trop classique d' « Underneath It All », « Detective » est une sucrerie electro-kitsch bienvenue. « Don't Let Me Down » et « Platinium Blonde Life » flirtent avec Blondie, « Start The Fire » s'enflamme pour le dub alors que « Running » est une ballade que Taxi Girl n'aurait pas reniée. Le charmant electro « In My Head » rappelle Depeche Mode période « Photographic ». L'influence de Prince se fait ressentir sur « Waiting Room » avant que « Rock Steady » ne vienne clore l'album sur un dub electro.

Avec Rock Steady, No Doubt se réinvente avec succès pour offrir son meilleur album.

  Ed Dantes