Pour les néophytes amateurs de comparaisons, Chuck E. Weiss est en quelque sorte le résultat du croisement entre Tom Waits et Dr. John dans un bar louche. Le "Ubadubadoo" de "Congo Square at Midnight" résume parfaitement le côté bravache de l'album. Sensuel, blues et bourré de clins d'oeil malins, c'est un chef-d'œuvre de simplicité. L'homme a le rythme dans la peau, ce qui se ressent sur chaque morceau.
« It don't happen overnight » décrit à la perfection les sentiments de Weiss qui a joué dans des bars pendant des années. Le ukulélé et l'orgue bizarre de « Piggly » se transforment en un amour de l'automobile sur l'amusant « Two Tone Car ». Si Weiss déplore qu'il n'y ait désormais plus de « No Hep Cats », c'est probablement parce qu'il en est l'un des derniers. Il est l'un des rares à pouvoir entonner « Tony did the Boogie Woogie » et « Sweetie-O » sans perdre de crédibilité.
« Anthem for Old Souls » et « Dixieland Funeral » célèbrent la mélancolie de la mort, Weiss pouvant faire couler les larmes tout aussi bien que Waits. Comme le titre l'indique, « Sneaky Jesus » n'est pas dénué d'humour. Le saxo de « Blood Alley », à l'image des paroles, se fait l'écho de certains bas-fonds. Weiss a également rapporté « Down the Road a Piece », un boogie woogie enregistré avec Willie Dixon en 1970 qui comporte un sympathique duo de sifflements.
Le CD inclus aussi une vidéo en concert du chanteur interprétant « Cub scout costume » au Viper Room de Johnny Depp à LA. Voulez-vous voir ce que de vrais musiciens peuvent faire avec un piano, une guitare, un saxo et une batterie ?
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