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Télémarketing
Petit Guide Anti-Télémarketeurs

Il est 8h du soir. Las d'une longue journée de travail, vous vous relaxez, bien calé au fond de votre sofa en attendant de vous mettre à table. Tout à coup le téléphone sonne brisant ce moment de bonheur bien mérité. A l'autre bout du fil, une voix peu sympathique vous explique que vous allez signer pour le nouveau programme d'ATT, qui non seulement vous fera économiser une fortune, mais fera de vous un homme (femme) heureux (se). Et avant même d'avoir pu placer un mot, vous voilà sommé de donner votre numéro de carte de crédit.
Ce moment de frustration nous l'avons tous vécu, presque quotidiennement, et que ce soit pour une compagnie de téléphone, une société de crédits, un vendeur de magnets ou je ne sais quelle association de petits orphelins lépreux et cul-de-jatte, le télémarketeur ne vous lachera pas, tant qu'il ne vous aura pas soutiré 100$.

LA PLUME NOIRE est donc fière de vous présenter son

Petit Guide Anti-Télémarketeurs.

Dans un premier temps, nous dresserons un profil de l'ennemi puis proposerons différentes stratégies pour le vaincre.

1. L'Ennemi

Forces
  • Surprise: les appels sont soigneusement planifiés afin de vous surprendre dans un moment de faiblesse comme l'heure du repas, les moments de repos ou le début de soirée.
  • Aggressivité & Tenacité: rétribué à la commission, son but est de vous soutirer le maximum en un temps minimum.
  • Sournois: méme si il est rare qu'il soit malhonnête, il n'hésitera pas à utiliser des leurres comme s'enquérir de votre santé ou vous appeler pour votre anniversaire.
  • Préparation: non seulement il suit un script appris par coeur, mais possède aussi une liste de réponses à vos objections éventuelles. De plus, généralement, un profil de vos habitudes de consommation est à sa disposition.

Faiblesses
  • QI: son niveau d'intelligence n'est pas trés élevé sinon il aurait un vrai travail.
  • Lâcheté: il se cache derrière son téléphone.
  • (Sur)Estime: il est persuadé de vous avoir vaincu dés que vous décrochez.
2. Stratégies

A. Préparatifs
  • Un appel télémarketing est reconnaissable. Lorsque vous décrochez il y a un délai (sous forme de silence), puis un click caractéristique d'un appel automatisé.
  • Si vous possedez un reconnaisseur d'appel, le numéro apparaitra hors zone, tout comme un appel international.
B. Stratégie à court-terme

Consiste à terminer l'appel d'une manière expéditive et brutale.
  • Raccrocher au nez
  • Dire que c'est un mauvais numéro
  • Répondre que vous êtes absent
  • Répondre que vous n'avez pas de temps à perdre
  • Dire que vous n'avez pas pouvoir de décision
  • Demander de se faire payer
  • Poser le téléphone et aller vaquer à ses occupations
  • Faire une proposition indécente (que ce soit un homme ou femme)
  • Parler subitement un dialecte étranger voire imaginatif
  • Insultes:
    • "Si j'étais vous je chercherai un vrai boulot"
    • "Fuck You"
    • "C'est tout ce que vous savez faire emmerder les gens au téléphone"
    • "Ils ont libéré leurs singes au zoo?"
  • Emission des bruitages incongrus:
    • Mise en route du fax ou du modem
    • Tir de la chasse d'eau (métaphore adressée au télémarketeur)
    • Ecoute de Rob Zombie (ou Roch Voisine pour les canadiens) au maximum de la stéréo
Si cette stratégie est la plus répandue et amusante, elle est neanmoins la moins efficace, car ne fait pas perdre assez de temps, et donc d'argent, au télémarketeur.

C Stratégie à long-terme

En faisant perdre son temps au télémarketeur, elle permet d'augmenter son coût d'opportunité (opportunity cost) soit les autres appels (et commissions) qu'il ne peut passer au même moment.

- Gaspiller son temps

  • Utilisation d'un ton de voix aimable pour le mettre en confiance
  • Le laisser présenter son produit (c'est le moment du long monologue, où sont récités à grande vitesse tous les avantages de l'offre)
  • Poser des questions légèrement tordues pour montrer votre intérêt et le faire réfléchir
  • Le laisser faire son offre

- Rendre le télémarketeur fou

Aprés 10 minutes, moment enfin propice pour annoncer que "de toute façon ça ne vous intéresse pas". Le télémarketeur prêt à croquer sa proie est désarçonné par suprise.

Une contre-attaque suivra avec une meilleure offre et des questions aux réponses toutes préparées afin de vous convaincre de votre erreur. Répondre avec des arguments absurdes et contradictoires qui sèmeront la confusion dans le cerveau rabougris de votre interlocuteur et le rendront fou. On notera qu'en cas de conseil genre "si j'étais à votre place je signerai" une réponse cinglante genre "Si vous étiez à ma place, vous dirigeriez une entreprise au lieu de faire du télémarketing" devrait remettre les pendules à l'heure.

Attendre que le télêmarketeur décide d'achever la conversation, ultime aveu de sa cuisante défaite.

  Fred Thom

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