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Sacré Graal















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Sacré Graal
Réalisé par Terry Gilliam & Terry Jones

Avec : Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Jones
Durée : 1:31
Pays : G.B
Année : 1975
Ressorti dans les salles françaises il y a quelques semaines, Sacré Graal bénéficie aujourd'hui d'une sortie en double DVD bourré de bonus et de commentaires appétissants.

Avant toute chose, la forte popularité des Monty Python nous oblige à évoquer brièvement leur carrière. Ce groupe de comiques constitué par Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, et Michael Palin en 1969 s'est formé à l'occasion d'une série télévisée qui fera date : les fameux Monty Python's Flying Circus.

Chaque épisode d'environ trente minutes était composé d'une succession de saynètes à l'humour absurde, reliées les unes aux autres par des transitions farfelues, et dont presque tous les rôles étaient tenus par les six Monty Python. Diffusés sur la BBC, les Flying Circus conquirent immédiatement le public britannique.

Après près de cinquante épisodes, les Monty Python se lancèrent dans leur première aventure cinématographique, un film sur la légende du roi Arthur.

Pour être tout à fait rigoureux, Sacré Graal constitue en fait le second long-métrage des Monty Python. En 1971, un premier film, sorti sous le titre Pataquesse (l'affiche française était alors dessinée par Gotlib), avait été distribué dans une indifférence quasi-totale. Il s'agissait en fait de sketches issus des Flying Circus, refilmés en vue de leur exploitation sur grand écran. Ce film est aujourd'hui disponible en vidéo sous le nom La première folie des Monty Python.

Sacré Graal, qui, bénéficiant d'un budget ridicule, est tourné en cinq semaines, est accueilli triomphalement aussi bien aux Etats-Unis où les Flying Circus viennent d'être diffusés, qu'en France, où le film devient culte, restant pendant de nombreuses années à l'affiche.

Grâce à ce succès, après la quête du Graal, les Monty Python s'attaquent à l'empire romain, en mettant en scène un homme malchanceux contemporain de Jésus Christ. Ce sera La vie de Brian (1979). Le film est caractérisé par des moyens plus importants, une mise en scène soignée, et un scénario plus fluide. Drôle, enlevé, le film est un nouveau succès.

Le Sens de la Vie, le troisième et dernier film des Monty Python, mais aussi le plus controversé, reçoit pourtant le prix spécial du jury au festival de Cannes en 1983. Un peu long, le film trahit un manque de cohésion évident. Le symbole de cette hétérogénéité est le préambule de Gilliam, sorte de court-métrage presque artificiellement accolé au reste du film, et qui préfigure Brazil. En outre, Le Sens de la Vie est un virage dans l'humour des Monty Python, en ce que le mauvais goût et l'ironie ont massivement remplacé l'absurde, notamment à travers un sketch violemment anti-catholique filmé comme une comédie musicale.

Avec le décès de Graham Chapman en 1989, les Monty Python sont définitivement séparés. Mais chacun a suivi parallèlement une carrière solo, et l'on aura pu voir par exemple John Cleese dans Frankenstein de Branagh ou Harry Potter, alors que Michael Palin, a voyagé autour du monde pour une série d'émissions de la BBC, telles Full Circle ou From pole to pole.

L'influence des Monty Python sur l'humour d'aujourd'hui est considérable. Brisant les structures, ils ont fait de l'absurde les seules règles. En construisant des récits qui pouvaient brutalement s'interrompre ou se métamorphoser en quelque chose d'autre, ils ont parfois été pris à leur propre piège, comme lorsque les Flying Circus se sont peu à peu enlisés dans des non-sens excessifs qui finissaient par lasser et un rythme intermittent qui donnait une forte impression de confusion épuisante.

Quoi qu'il en soit, c'est avec plaisir que nous accueillons la sortie en DVD de Sacré Graal. L'histoire du film est complètement inracontable, tant elle est embrouillée et allègrement illogique. Il s'agit en gros des aventures complètement biscornues de chevaliers de la table ronde en quête du Graal.

Le film est construit comme une suite de sketches qui s'enchaînent les uns aux autres grâce à des transitions en dessins animés de Terry Gilliam, un peu à la manière des Flying Circus.

La qualité des sketches est remarquablement constante, de ce fait il n'y a pas de temps mort, et les gags se suivent à une vitesse soutenue. Le foisonnement d'idées n'a d'égal que la qualité du jeu des acteurs, hilarants, en particulier Graham Chapman dans le rôle du roi Arthur, auguste, complètement décalé avec sa diction shakespearienne et sa noblesse naturelle.

Etrangement, le faible budget du film joue en sa propre faveur. Un peu à la manière de Bad Taste de Peter Jackson, le film est d'autant plus sympathique qu'il est visiblement fauché, qu'il semble être fait par une bande de potaches qui pourraient être n'importe qui.

Nous serons pourtant prudents avec nos lecteurs. L'humour de Sacré Graal reste particulier, déstructuré et incohérent, certains pourront y être totalement hermétiques, surtout s'ils n'ont jamais vu de sketches des Monty Python auparavant.. Il n'est pas rare que des spectateurs soient décontenancés, voire rebutés par l'absurdité des gags, qu'ils trouveront idiots. Nous avons pu voir le même jour des personnes se lever et quitter la salle, soûlés par l'imbécillité des situations (rappelez-vous « vous devez couper le plus gros arbre de la forêt avec un hareng » par exemple), alors que d'autres au même instant étaient pris de fous rires.

La photographie n'est pas magnifique, surtout à cause d'une utilisation presque systématique des fumigènes qui finit par lasser. Dommage que la composition des plans soit parfois simpliste, en se limitant à des « champ / contrechamp » un peu lassants. Les décors, quant à eux, font illusion, tout comme les costumes et les accessoires, très soignés pour un film à petit budget.

Les quelques thèmes musicaux, bien que signés De Wolfe (c'est à dire une simple bibliothèque musicale) sont plutôt agréables et très bien choisis. Il y a peu de chansons dans le film ; si la musique de celles-ci est plutôt quelconque, les paroles en revanche sont très bien écrites.

A noter que le double DVD propose en outre de visionner le film commenté par Gilliam et Jones, ainsi que par Idle, Cleese et Palin. Si ces derniers cabotinent et ne cessent de mettre en valeur leurs propres performances (surtout Palin, énervant à ce jeu-là), les commentaires des deux co-réalisateurs sont passionnants.

Alors si vous ne connaissez pas encore Sacré Graal, c'est l'occasion rêvée de rattraper votre retard en découvrant un des films les plus fous du cinéma.

  Laurent Ziliani






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