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La Bête















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La Bête
Réalisé par Walerian Borowczyk

Avec : Sirpa Lane, Lisbeth Hummel, Guy Tréjan, Elisabeth Kaza
Durée : 1:34
Pays : France
Année : 1975
A sa sortie, La Bête déclencha les foudres du public comme des critiques qui reprochèrent à Walerian Borowczyk d'avoir abandonné l'art pour la pornographie. Provoquant, scabreux et grotesque, le film l'est certainement. Toutefois, derrière les excès, se cache un symbolisme où le réalisateur en profite pour régler ses comptes avec certains mythes.

Prévu à l'origine comme segment des fameux Contes Immoraux, cette Bête controversée fut transformée en long métrage et sortit sur les écrans en 1975. Le film qui jouit toujours d'une mauvaise réputation se classe aux côtés d'œuvres « maudites » comme Salò de Pasolini.

La Bête s'ouvre sur l'accouplement de deux chevaux, sous l'oeil actif de leur dresseur, le tout tourné d'une manière quasi-pornographique assez répulsive. Le propos du réalisateur est clair : en démarrant avec une scène choc, il veut choquer à tous prix et tester le public, le pousser dans ses retranchements et faire de La Bête un exercice que l'on doit endurer avant d'en découvrir le fond ; Un procédé efficace, puisque lors des projections, la plupart des spectateurs quittèrent la salle. Pourtant, si l'on regarde cette scène de plus près en ayant conscience que sous les traits du dresseur se cache une bête primitive, on peut percevoir le propos de Borowczyk. Ce voyeurisme et la nature bestiale du personnage ne sont que le reflet du réalisateur qui revendique ainsi ses obsessions sexuelles et bestiales qu'il désire mettre en scène ouvertement dans ses films.

Les fantasmes à propos de la jeune aristocrate poursuivie par le monstre dans la forêt font évidemment référence à La Belle et la Bête. La version de Borowczyk, en totale rupture avec le conte poétique de Cocteau, offre pourtant une vision plus réaliste de ce que pourrait être la rencontre entre la créature et une femme. La poésie est ici remplacée par une pornographie répugnante mais la dimension - volontairement - grotesque de cette scène (on pense en particulier au costume et à « l'attirail » du monstre) traduit bel et bien les fins satiriques du film. Dans une autre scène, l'héroïne découvre derrière un tableau un dessin pornographique. Si ce croquis ne dépareillerait pas dans des récits rabelaisiens et se veut dans la tradition de la littérature libertine, on pourrait tout aussi bien l'attribuer à Cocteau, mettant ainsi l'accent sur l'une des faces moins connues de l'artiste tout en mettant à jour des fantasmes mois poétiques qui pourraient être à l 'origine de son adaptation de La Belle et la Bête. Cette approche sexuelle du conte pourrait aussi s'appliquer à d'autres histoires comme Le Petit Chaperon Rouge.

La Bête aborde aussi d'autres problèmes de société. Si l'on revient sur la scène du début, avec les chevaux, on remarquera qu'elle est montée en parallèle avec l'arrivée de la jeune héritière dont le mariage a été arrangé avec un aristocrate. L'accouplement des chevaux sert d'allégorie, quant au mariage forcé de deux « élites », l'une noble et l'autre riche et met ainsi le doigt sur cette pratique rétrograde. Le fait que les serviteurs soient noirs et qu'ils parlent à un moment d'esclavage a pour but d'assimiler la tradition de la noblesse utilisant des domestiques à de l'esclavagisme. Enfin, les relations intimes entre le prêtre et ses enfants de chœur, aborde un sujet toujours d'actualité. Au rayon cinématographique, la poursuite de la jeune femme par le monstre semble aussi ironiser sur les films d'horreur.

On regrettera pourtant un déséquilibre entre le fond et la forme. Borowczyk tente d'aborder la sexualité féminine, mais son approche - assez grotesque - est belle et bien masculine, la répétition et la longueur des scènes de masturbation féminine ne traduisant que son obsession voyeuriste pour la chose. Pris entre une succession d'images perverses et le jeu peu transcendant des acteurs, on souffre surtout d'une réalisation mollassonne qui rallonge la sauce pour transformer un court-mértrage en long-métrage. Sachant que Les Contes Immoraux étaient déjà copieusement épicés, La Bête aurait certainement gagné en efficacité à y rester sous sa forme initiale - plus courte - mais les fins satiriques de ce récit, plus riches que les autres segments des Contes, nécessitaient sans aucun doute d'être mises en images dans un film bien distinct.

  Fred Thom

     Walerian Borowczyk : Simple Pornographe ou Artiste Véritable ?

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