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J'irai comme un cheval fou















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J'irai comme un cheval fou
Réalisé par Fernando Arrabal

Avec : George Shannon, Hachemi Marzouk, Emmanuelle Riva, François Chatelet
Durée : 1:30
Pays : France
Année : 1973
Deuxième film de Fernando Arrabal, J'irai comme un cheval fou, fut à sa sortie accompagné d'un parfum de scandale de l'Europe permissive à l'Amérique puritaine. Si la condamnation de l'oeuvre jugée choquante fut unanime, les réactions furent variées de l'interdiction pure et simple à la censure de certains passages et une « période d'incubation » fut nécessaire pour que J'irai comme un cheval fou soit enfin considéré à sa juste valeur.

L'acteur américain George Shannon incarne Aden, un playboy richissime qui, en plein milieu du désert, fait la rencontre de Marvel, un petit être grotesque et primitif doté de pouvoirs mystiques. L'amitié empreinte de fascination qui unie les deux hommes tournera à l'amour et le retour d'Aden à la civilisation en compagnie de son nouvel ami ne sera pas sans conséquences.

J'irai comme un cheval fou foisonne de thèmes qui sont le plus souvent exprimés à travers des métaphores provoquantes. Si l'on retrouve la notion de mère castratrice déjà présente dans Viva La Muerte ainsi que des allusions à la religion et à la politique, il bâtit cette fois son film sur une opposition entre la nature et la civilisation moderne.

L'influence malsaine de la mère et la mort de celle-ci servent ici de catalyseur. L'enfance d'Aden semble avoir été tuée par la découverte de la sexualité de sa mère (voir l'enfant mort). L'emprise castratrice — mise en images — qu'elle a exercée sur lui joue un rôle important dans sa relation avec les femmes. La crainte et la haine qu'il éprouve envers sa mère l'ont rendu misogyne, considérant la femme comme un objet ; on ne s'étonne alors guère de ses penchants homosexuels.

Sa rencontre avec Marvel officie comme un retour aux sources, lui faisant découvrir une vie primitive en communion avec la nature et paradisiaque (son nom Aden n'est pas le fuit du hasard) qu'il embrasse, trouvant le bonheur et l 'amour avec Marvel. Aden décide alors de revenir à la civilisation, emmenant avec lui Marvel dont l'étrangeté en fera un « freak », une sorte d'Elephant Man qui nous fait découvrir les aberrations de notre société (voir la scène à la foire).

Commence alors une satire de la vie moderne à travers une ville, Paris, monstre urbain et pollué. L'arrivée est marquée par la présence de squelettes pendus, sortes de totems laissant présager de la mort de l'Homme. Et c'est justement ce que représente la vie moderne et urbaine aux yeux d'Arrabal : la mort de l'homme en tant qu'individu, qui disparaît pour se fondre dans la masse ; une idée d'ailleurs répétée lorsque Aden, créature urbaine alors déguisée en femme, accouche d'une tête de squelette.

Autre méfait associé à la ville, la pollution est omniprésente, de la circulation à ses corps anonymes faisant l'amour cachés derrière des masques à gaz. Arrabal y fait aussi une référence amusante aux cigares qu'il assimile à un vice œdipien où l'homme retrouverait le sein maternel.

Toujours dans l'opposition entre la nature et la civilisation moderne, les animaux sont considérés comme des êtres sacrés — Marvel ne se sépare jamais de sa chèvre — alors que pour l'homme « civilisé » ils ne servent que de nourriture. A cette viande qui est dévorée, Arrabal préfère une alimentation végétarienne tandis qu'il prône un retour à la terre par l'intermédiaire de Marvel faisant son potager en plein appartement.

Mais la source de tout fléau moderne, on la retrouve pourtant dans cette étable, cette crèche où l'enfant Jésus est remplacé par une poignée de billets. Arrabal conclut son film sur une croyance indigène qui voudrait qu'on absorbe l'esprit d'un être humain dans un acte de cannibalisme. Si le goût d'Arrabal pour la provocation se retrouve dans de nombreuses scènes, celles-ci ont quelque peu été désamorcées par l'usure du temps, s'avérant maintenant plus grotesques et amusantes que véritablement choquantes. Qu'on soit sensible ou non aux idées de l'artiste et à l'imagerie à travers laquelle elles sont exprimées, J'irai comme un cheval fou s'impose comme l'archétype du film pamphlétaire.

  Fred Thom

     Viva la Muerte




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