Time And TideTime And Tide Critique du film






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Time And Tide
Réalisé par Hark Tsui

Avec : Nicholas Tse, Wu Bai, Candy Lo, Cathy Tsui
Durée : 1:53
Durée : Hong Kong
Année : 2000
Web : Site Officiel
Après deux vrais ratages à Hollywood, Piège à Hong Kong et Double Team — films avec Jean-Claude Van Damme — Tsui Hark est de retour dans une production de Hong Kong avec Time and Tide. Dans les rôles principaux, le jeune chanteur Nicholas Tse et la rock star Wu Bai dans un de ses premiers rôles au cinéma.

Après un soir bien arrosé, Tyler (Nicholas Tse) met enceinte Ah Jo (Cathy Chui), qui est homosexuelle. Au matin, Jo se rend compte des dégâts, et s'enfuit à toutes jambes. Par la suite, Tyler veut l'aider à s'en sortir et lui glisse régulièrement de l'argent sous sa porte. En outre, il nourrit de doux rêves d'expatriation en Amérique du Sud. Un jour, il sympathise avec Jack (Wu Bai) dont la compagne Ah Hui (Candy Lo) est, elle aussi, enceinte. Mais Jack était un mercenaire en Amérique du Sud, et son passé va le rattraper : ses anciens collègues sud-américains débarquent, et c'est le début des fusillades incroyables et à peu près la fin de l'histoire.

C'est confus et assez incompréhensible de premier abord. Le film s'ouvre avec une réflexion en voix off sur la création du monde (reprise sur l'affiche française) qui est censée dévoiler les sentiments et par là même la psychologie du personnage principal (Tyler). Suit la fameuse nuit où Tyler couche avec une lesbienne qui tombe enceinte. Le ton est frais : on se croirait presque dans un film de Wong Kar-Wai. Mais la suite n'est qu'action, coups de feu et explosions. L'exposition, finalement trop longue, n'aura pas servi à grand-chose, sinon à cacher les faiblesses du scénario.

Il semble qu'à partir de là le ton général du film tienne davantage de John Woo : amitié dans l'adversité, pigeons et coups de feu ont pris le pas sur la pseudo-psychologie et les problèmes sentimentaux du début.

Dans Time and Tide, pourtant, l'immense inventivité de Tsui Hark manque, comme presque à chaque fois, d'une ligne directrice, d'une structure. Sa grande créativité déborde et finalement part dans tous les sens. De sorte que si Tsui Hark a influencé beaucoup de réalisateurs — à commencer par John Woo lui-même — à l'arrivée, John Woo réussit mieux, parce qu'il sait davantage bâtir un récit, donner du corps à ses personnages.

Alors ce qu'on pourra retenir de ce film est avant tout une incroyable scène de fusillade où tout le monde — bandits, héros, caméras, spectateurs — est suspendu au bout de câbles et saute par la fenêtre, d'étage en étage, tout en mitraillant et en évitant les balles ennemies. Cette séquence dans la cour intérieure du HLM entrera probablement dans la légende du film d'action made in HK, au même titre que la scène des échelles d' Il était une fois en Chine est d'ores et déjà au panthéon du cinéma de kung-fu (les deux scènes étant récemment très mal copiées dans D'Artagnan, merci Xin Xin Xiong et Peter Hyams). Pourtant, Tsui Hark a choisi de monter en parallèle cette séquence effrénée et techniquement impressionnante où Wu Bai, presque irréel, échange plus de coups de feu que dans tous les John Woo réunis, avec celle, moins intéressante, qui met en scène les péripéties maladroites de Nicholas Tse dans le même immeuble et au même moment, qui n'a comme arme qu'un faux pistolet, et qui se cache dans un réfrigérateur (sic) pour échapper à la mort… Le choix est audacieux, mais l'action perd en dynamisme, et l'explosion qui la conclut (avec des e-flammes pas très convaincantes) n'arrange rien.

En outre, certaines scènes sont très décevantes : je pense principalement au braquage de la banque (une tuerie de plus qui surtout, n'apporte absolument rien à l'histoire) et à la scène sur la piste d'atterrissage, presque parodique de ridicule. La scène finale, un double face-à-face à la fois sous le toit (au-dessus d'un concert) et dans les caves (pendant l'accouchement), n'est pas à la hauteur de ce qu'on attendait non plus.

Plus inquiétant, un certain racisme survole le film. Dans Il était une fois en Chine, premier volet, on s'inquiétait déjà d'un excès de xénophobie envers les occidentaux. A nouveau aujourd'hui, on peut se poser des questions : les bandits sud-américains sont vraiment trop antipathiques et cruels.

Wu Bai, que l'on avait vu assez brièvement dans un bon petit film Taiwanais Partagerait Bonheur…, il y a quelque temps, est ici sans âme. Il faut dire que son personnage de super-héros laissait peu de place aux tirades romantiques et passionnées. Nicholas Tse s'en sort un peu mieux, parce que son personnage est plus fragile et nuancé, mais le reproche est général : le film n'est pas émouvant, ni profond. C'est seulement un film d'action.

Alors que reste-t-il ? Les amateurs du genre apprécieront l'accouchement au milieu de la pluie de balles et les pigeons (c'est du John Woo en moins bien) ; la chorégraphie incroyable des fusillades ; le montage fou. Ces éléments forts épancheront leur soif d'action et ils se sentiront dans leur élément. Les autres spectateurs, perdus, assommés, et peut-être choqués par tant de violence regretteront d'avoir fait ce choix en ces temps difficiles où sortent quinze nouveaux films par semaine.

  Laurent Ziliani






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