Three KingsThree Kings Critique du film






Three Kings













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Three Kings
Réalisé par David O. Russell

Sous ses dehors de navet et sa bande annonce putassière destinée aux amateurs de testostérone à l'écran, Three Kings est un film assez surprenant puisqu'il utilise action et humour pour véhiculer un message politique sur l'hypocrisie de l'Amérique humanitaire lors de la guerre du golfe.

Oui Three Kings a la couleur des navets d'action qui hantent les rayons poussiéreux des vidéo clubs de quartiers. Et ce n'est pas la bande annonce qui me contredira puisqu'elle joue la carte de l'action afin de séduire le Box Office. Et ce n'est pas non plus le casting qui me contradira: George Clooney (surnommé Box Office Poison,) ainsi que deux méchants rappeurs reconvertis acteurs Mark Wahlberg et Ice Cube. A se demander où était Lou Diamond Philips le jour du casting!! Et ce n'est pas non plus certains gags de bas étage et autres scènes invraissemblables où les protagonistes entrent et sortent des sous-terrains ennemis comme dans un moulin.

Mais voilà, le film n'est pas aussi primitif qu'il y paraît. Premier indice, il est réalisé par David O Russell à qui l'on doit Spanking The Monkey & Flirting With Disaster et donc reconnu pour son tranchant et son goût pour la provocation. Ensuite si vous regardez de plus prés, l'action et l'humour ne servent ici que de prétexte à dénoncer l'hypocrisie de l'engagement américain lors de la guerre du golfe. L'Amérique apparaît dans son capitalisme conquérant comme en témoigne le Bart Simpson accroché à l'avant de la Jeep. Le message est clair: l'Amérique se doit d'imposer sa culture jusque dans les contrées les plus isolées. Et le fait que nos trois protagonistes se servent pour leur propre compte en volant les richesses locales est un allusion directe à l'Amérique convoitant les richesses naturelles des pays pauvres. Et justement, lors d'une scène de torture assez amusante, le film objecte directement l'argument humanitaire américain lors de la crise du Koweit en indiquant clairement que son seul but était la protection de ses intérêts dans le pétrole Koweitien (le naïf soldat ingurgite de force du pétrole). D'autres allusions sur l'envahissement capitaliste envahissent le film, des stocks d'électronique volés (télés,vidéos,hi-fi,..) aux questions hilarantes des irakiens sur Michael Jackson. Et le fait que les irakiens regardent comme un film la vidéo de Rodney King témoigne de l'influence néfaste de cet envahissement culturel. Et l'humanitaire dans tout ça? Et bien quand le choix se pose les soldats hésitent, et opteront pour la solution qui satisfera en même temps leurs propres intérêts. Sans aucun doute révélateur de la non intervention dans d'autres conflits..

Le film bénéficie aussi d'un visuel stylisé inattendu qui marche assez bien. La bande son n'essaie pas pour autant de nous infliger du Wahlberg et du Ice Cube et apporte avec surprise du Plastic Bertrand!! Le ton général est donc toujours dans l'ironie à l'image de son titre, allusion aux trois rois mages qui apportaient des présents au lieu du contraire. Quant au casting, il n'est en fait pas aussi mauvais qu'il le paraît. Mais avant de m'envoyer vos habituelles hate-mails laissez-moi m'expliquer. Chacun des trois acteurs représente ce qui est décrié par le film: Clooney symbolise l'invasion culturelle télé, et le film comporte une allusion directe à Urgence, alors que Wahlberg et Cube symbolisent l'invasion musicale et le pouvoir de tout faire sans avoir du talent.

Le problème du film est de ne pas toujours savoir jongler entre action humour et second degré. Certaines scènes sont vraiment débiles et se vautrent dans ce que le film dénonce. L'humour et l'action flirtent ainsi parfois trop avec les navets du genre pour ne pas être indigestes par moment. L'exercice était périlleux et ne pouvait éviter certains écoeils.

Imparfait mais assez audacieux, Three Kings est, tout comme son casting, une grosse farce. A l'image de son sujet, la guerre du golfe.

  Fred Thom




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