The Fog of WarThe Fog of War Critique du film






The Fog of War













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The Fog of War
Réalisé par Errol Morris

Avec : Robert S. McNamara, Errol Morris, JFK, Lyndon Johnson
Scénario : Errol Morris
Titre Original : The Fog of War
Durée : 1:35
Pays : USA
Année : 2003
Site Officiel : The Fog of War
Dans The Fog of war, son nouveau documentaire, Errol Morris livre un portrait de l'un des hommes les plus influents de la seconde moitié du XXe siècle : Robert S. McNamara, qui, comme J. Edgar Hoover, grand manitou du FBI, compte parmi les personnages clés de l'histoire des Etats-Unis. L'occasion de découvrir un personnage ambigu qui se livre à la caméra tout en gardant sa part d'ombre.

« The fog of war » se réfère à la complexité d'une guerre, toujours difficile à cerner dans sa globalité, tant elle s'inscrit dans une dimension multiple : économique, historique, géopolitique, humaine. Le titre joue également sur les mots de l'expression « chien de guerre/dog of war ». Entre 1961 et 1968, McNamara a occupé le poste hautement stratégique de Secrétaire de la Défense. Unique voix du documentaire, quelques rares fois relancée par les questions du réalisateur, McNamara se retourne sur ses choix et porte un regard distancié sur des crises et des époques troubles de l'histoire auxquels il prit part, de la Baie des cochons aux missiles de Cuba, en passant par la guerre du Vietnam.

Porté par les partitions envoûtantes de Philip Glass, cet essai grinçant sur la guerre et sur l'exercice du pouvoir mélange savamment images d'archives, reconstitutions, photos, illustrations originales du propos (notons ces éloquents dominos alignés sur une carte, évocation de la fameuse théorie du général Eisenhower) et enregistrements audio. A l'écran, Morris filme en gros plan les bandes où l'on découvre avec effroi des conversations téléphoniques, encore récemment classées « secret défense », entre McNamara et les présidents JFK et Lyndon Johnson, décidant du sort de milliers de personnes pendant la guerre du Vietnam.

Puisque le sujet du film prétend lui-même tirer les leçons de ses propres erreurs, Morris adopte un découpage en onze leçons : « Se mettre à la place de l'ennemi » ; « Croire et voir ont tous les deux souvent tort » ; « On doit parfois faire le mal pour faire le bien » ; « Ne jamais répondre à la question qu'on vous pose mais à celle que vous auriez voulu qu'on vous pose ». Eloquent. Leçon 6 : Aller chercher les informations. McNamara, développe ce chapitre en racontant comment il a remis à flots la Ford Motor Company. Devant le nombre de morts sur la route et la baisse des ventes de voitures, il propose une idée : « le packaging fait la différence ». Alors qu'il explique en voix off comment il lança un programme de tests pour améliorer les conditions de sécurité à l'intérieur de l'habitacle de ses véhicules, la caméra filme la chute de crânes humains et d'œufs. Nus, ils explosent en touchant le sol. Enveloppés, ils rebondissent. Simple, efficace. Pour la leçon 5 (« La proportionnalité est de rigueur ») des photos de villes japonaises rasées se succèdent. En transparence, un pourcentage mettant en rapport les zones détruites et la superficie de villes américaines. On apprend alors que 67 villes japonaises subirent des bombardements en 1945. Avant le lancement des deux funestes bombes atomiques, près d'un million de civils, dont 100 000 à Tokyo, pendant la nuit du 10 mars, avaient péri sous les projectiles des tristement célèbres B-29.

Si le ton et les commentaires de McNamara se veulent parfois cyniques, et si les illustrations qu'en fait Morris prêtent à sourire, les révélations n'en glacent pas moins le sang. Les questions posées également : Pourquoi les actions du vaincu semblent immorales et pourquoi celles du vainqueur apparaissent-elles morales ? Pour McNamara, la guerre du Vietnam repose sur un malentendu : « pour nous, ce conflit était un élément de la Guerre froide, tandis que pour eux, il s'agissait d'une guerre civile. »

Réputé froid et calculateur, McNamara montre un visage plus humain, presque à l'opposé des controverses dont il fut sujet lors de ses différents mandats. L'apparente remise en questions de ses décisions tendent à le rendre presque sympathique, mais au final, il ne se livre que très peu. Et surtout, le doute quant aux éventuels regrets subsiste. Les seuls moments où il exprime une émotion sont ceux où il se remémore la mort de JFK (il a choisi lui-même l'emplacement de la tombe du président) et le jour où, après avoir été démis de ses fonctions de secrétaire de la Défense, il reçoit des mains de Johnson la médaille présidentielle de la liberté. Pour le reste, ce personnage ambigu conclut par un silence. Qu'il parle ou non, il sera damné. Alors il préfère être damné en se taisant.

  Moland Fengkov





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