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The Edukators













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The Edukators
Réalisé par Hans Weingartner

Avec : Daniel Brühl, Julia Jentsch, Stipe Erceg, Burghart Klaussner
Scénario : Katharina Held, Hans Weingartner
Titre Original : Die Fetten Jahre Sind Vorbei
Durée : 2:07
Pays : Allemagne, Autriche
Année : 2004
Site Officiel : The Edukators
On se demande comment un film comme The Edukators a pu se retrouver en compétition du 57e festival de Cannes. Est-ce l'effet Goodbye Lenin qui a donné un nouveau souffle au cinéma allemand ? Toujours est-il que, sans être mauvais, le film de Hans Weingartner use trop de facilités et son ton quelque peu naïf dessert un propos pourtant plein d'ambition.

Générique sur des plans de vidéo surveillance : une famille bourgeoise rentre de voyage dans leur sublime maison, pour découvrir que des vandales se sont amusés à empiler les meubles, à pendre les statues, à enfermer la chaîne Hi Fi dans le frigo et à remplir la cuvette des toilettes avec les figurines de Madame. Aucun bien ne manque à l'appel, et les auteurs ont juste laissé une note signée The Edukators. Derrière ce nom de guerre se cachent Jan et Peter, deux amis néo-babas qui croient encore pouvoir éveiller les consciences contre la dictature du capitalisme. Agression pacifiste, qui consiste à faire comprendre aux bourgeois qu'ils ne sont désormais plus à l'abri de ces inconnus entrés impunément dans leur forteresse cossue, au fin fond de leur banlieue résidentielle, eux qui d'ordinaire savent gérer les cambriolages traditionnels.

Pendant toute la première partie du film, Jan expose ses principes et ses convictions politiques à Jule, la petite amie de Peter (parti en vacances quelques jours à Barcelone), dont il tombe, évidemment, amoureux. Jule verse elle aussi dans l'action militante, puisqu'elle interpelle les clients des magasins de chaussures pour leur expliquer le malheur des enfants d'Asie qui les confectionnent. On l'aura compris : les personnages de The Edukators passent pour de naïfs idéalistes, dont le discours se nourrit de tous les clichés révolutionnaires actuels : le citoyen modèle croit être heureux, abruti de télévision et de jeux, tandis que les dirigeants exploitent les travailleurs pour se payer des demi-douzaines de voitures et des yachts dont ils n'ont pas même le temps de jouir, occupés qu'ils sont à engranger toujours plus de profit pour leurs vieux jours. Trop simpliste pour convaincre.

Hans Weingartner pourrait se cacher derrière la naïveté de ses personnages, mais sa mise en scène se montre aussi naïve qu'eux. Si son film ne visait qu'à dresser un état des lieux des prises de position politiques des jeunes d'aujourd'hui, il peut paraître convaincant. Mais si son but consiste à ouvrir les esprits, autant affirmer que la mission échoue. Les situations présentées versent toutes dans la démonstration facile, à l'instar de cette scène où des contrôleurs s'en prennent à un clochard sans titre de transport, que Jan défend en tentant de leur expliquer que cet homme, au bout du rouleau, mérite qu'on lui fiche la paix. Jule, serveuse dans un restaurant chic, ne croise que des clients cyniques et méprisants, et l'accident de voiture qui lui vaut de traîner une lourde dette implique un riche homme d'affaires. Tous les rebondissements sont téléphonés, comme dans la scène où Jule et Jan se font surprendre en flagrant délit par le propriétaire de la maison qu'ils viennent de saccager : l'homme d'affaires en question.

La seconde partie du film, qui débute avec l'enlèvement de ce témoin gênant, que le trio séquestre dans un chalet isolé, sauve le film. On y assiste à un renversement des rapports de forces, tout en finesse. L'otage divise le groupe de ravisseurs, après avoir gagné leur confiance. Pour autant, il ne les trahit pas, il cherche juste à les comprendre et à les convaincre que le monde et les gens changent, que tout n'est pas aussi simple : « Avant trente ans, si tu n'es pas de gauche, t'as pas de cœur. Après trente ans, si tu restes à gauche, t'es cinglé. » Le film aurait pu se construire sur ce huis clos champêtre. Il préfère jouer la carte du militantisme bas de gamme, non sans se départir d'une certaine candeur poétique.

  Moland Fengkov





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