The Brown BunnyThe Brown Bunny film : Critique






The Brown Bunny













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The Brown Bunny
Réalisé par Vincent Gallo

Avec : Vincent Gallo, Chloë Sevigny
Scénario : Vincent Gallo
Titre Original : The Brown Bunny
Durée : 1:40
Pays : USA
Année : 2003
Ce n'est un secret pour personne : Vincent Gallo souffre de narcissisme aigu. Le garçon file un très mauvais coton, et il faudrait que quelqu'un parvienne à le sortir de ce marasme existentiel dans lequel il baigne. Pour son salut, car il menace sévèrement de nous claquer entre les doigts. Cinq ans après Buffalo 66, un premier long métrage très réussi et très prometteur, il revient sur les écrans avec le très attendu The Brown Bunny, soit « le lapin brun ». Un film qui aurait pu s'appeler plus judicieusement le « Dindon de la farce ».

Le dindon en question, ce n'est pas Monsieur Gallo, qui se réserve tous les postes en se coiffant, — indépendance ou narcissisme obligent (sans doute les deux) —, des casquettes gigognes de producteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, caméraman, et acteur principal bien sûr. Non, le dindon n'est autre que le spectateur, pris en otage dans un road-movie qui contient plus de route que de cinéma.

Après une longue et fastidieuse ouverture sur un rallye moto (auquel participe Bud/Vincent Gallo), voilà donc le spectateur enfermé dans son van. A la figure du cercle symbolisé par les tours de piste qu'effectuent les concurrents, métaphore de la vie de cet anti-héros désespérément perdu, se succèdent les lignes droites des high-ways aussi monotones que le film lui-même. Durant les 90 minutes qui suivent, on assiste, impuissant, à un outil de promotion de l'acteur-producteur-scénariste-etc. Journal filmé d'un rebelle maudit ? Pourquoi pas. Mais a-t-on vraiment besoin de voir Vincent-Bud conduire, s'arrêter à la pompe pour remplir le réservoir, dormir au motel, quand ce n'est pas dans sa camionnette, conduire encore, laver la carrosserie, se réveiller en slip, prendre sa douche, conduire toujours ?

La route s'étend, le film se déroule, la bande s'étire, le temps passe. Et rien ne se passe. Ah si. Le coureur de rallyes motos doit se rendre en Californie pour la prochaine course. En chemin, lorsqu'il ne se contente pas de conduire, de se réveiller en slip, de faire le plein, etc., il aborde quelques femmes croisées sur sa route, pour aussitôt les abandonner. Vous avez parlé d'un scénario ? Parce qu'il faut quand même raconter une histoire, entre un aller-retour tristement ridicule en moto sur un lac de sel et un arrêt à la pompe, on apprend que le pauvre type incarné par le beau ténébreux a perdu l'amour de sa vie portant sa progéniture (histoire d'en ajouter dans le pathos) et que depuis, il cherche désespérément à l'oublier en lui trouvant une remplaçante, en vain bien sûr.

Donc, après des centaines de kilomètres parcourus et plus d'une heure et demi à se demander si on va tenir jusqu'au bout (deux heures en tout), Gallo-Bud échoue à Los Angeles, dans une chambre de motel. Pour se payer une gâterie des plus crues, administrée par le spectre de sa petite amie (Chloé Sevigny, experte). Eh oui, notre mégalo jouit d'un bel attribut, le sait et nous le fait savoir. On rit jaune face à un tel étalage d'autosatisfaction. Mais c'est avec tristesse qu'on quitte la salle. Comme après avoir rendu visite à un ami névrosé sous Tranxène récitant El Desdischado. D'autant que dans la vie, le bougre suscite aisément la sympathie, armé d'un sourire spontané, d'une voix douce et sensible, et d'une sincérité déconcertante.

On l'attendait au tournant. Mais, à la fin du film, sous les yeux d'un lapin et du spectateur, Vincent Gallo se plante dans le décor.

A noter : cette critique correspond à la version montrée à Cannes ; la version sortie sur les écrans a été remontée par Gallo et s'avère légèrement plus courte.

  Moland Fengkov




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