Avec : Matt Damon, James Cromwell, Daniel Studi Durée : 1:30 Pays : USA Année : 2002 Web : Site Officiel

C'est l'histoire de l'étalon sauvage Spirit qui vit dans les grandes plaines de l'ouest américain. Courageux, malin, il devint chef de sa bande. Mais un jour, il croise l'homme, et sa vie change du tout au tout.

Difficile de croire que ce dessin animé émane du même studio que Shrek tant le spectre de Disney plane au-dessus ! Que de talent gâché ! Les jolis dessins et l'animation fluide de qualité sont au service d'un récit d'une rare niaiserie. On retrouve tous les grands leitmotive des studios Disney : l'anthropomorphisme outrancier, l'histoire d'amour pour midinettes, les happy ends, le tout distillé de chansons formatées et abrutissantes (ici chantées par Bryan Adams).

La recette de ces films est toujours la même. Un jeune héros turbulent devient un chef beau, bon et fort qui doit combattre des adversaires très cruels et très méchants - mais triomphera de tous et trouvera l'amour. Le « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » que Disney nous ressert depuis 1937.

On peut ainsi remplacer les chevaux par n'importe quoi d'autre : des dinosaures, des biches, des indiens, des esclaves : le traitement sera toujours rigoureusement le même.

Les auteurs parviennent même à caser une gigantesque explosion dans un film sur un étalon dans l'ouest américain : Joel Silver était peut-être pressenti comme producteur. Cette scène est d'ailleurs lamentable : le cheval surdoué détruit à lui seul deux locomotives à vapeur afin d'empêcher la conquête de l'ouest et de retrouver sa jument blonde. Tout bonnement insupportable et scandaleux.

Seule la musique de Hans Zimmer échappe aux habituels clichés. Sa partition est légère et ne paraphrase pas lourdement l'action comme le faisait James Newton Howard dans Dinosaur. L'animation est magnifique, mais les grands travellings circulaires sont trop mécaniques, et certains décors ne sont pas très beaux.

  Laurent Ziliani

Lors de sa première projection à Cannes, en matinée, les festivaliers ne s'y sont pas trompés : ils ont copieusement sifflé le film. Spirit était présenté hors-compétition : nous lui remettons pourtant la palme de la niaiserie.