Southland Tales critique de Southland Tales



 

 



Southland Tales review

Southland Tales

:. Réalisateur : Richard Kelly
:. Acteurs : The Rock, Seann William Scott
:. Scénario : Richard Kelly
:. Titre Original : Southland Tales
:. Durée : 2:40
:. Année : 2006
:. Pays : USA
:. Site Officiel : Southland Tales


L'apocalypse selon Richard Kelly ressemble à une série Z sophistiquée, pléthorique et confuse où s'agitent les figures désincarnées d'un monde décadent.

" C'est ainsi que finit le monde, non par un boum, mais par un gémissement ", citation du poète TS Eliot que reprend à son compte le cinéaste. Sur un sujet similaire à Donnie Darko, son grand petit film, Kelly brosse le portrait d'une humanité post catastrophe nucléaire, en pleine déréliction. Et imagine un film d'anticipation qui voit l'invention d'une énergie alternative dont le monopole est détenu par des scientifiques allemands malveillants. Progressivement, ce flux karmique altère la rotation de la terre, génère sautes et béances spatio-temporelles qui voit la réalité se modifier. Ces bouleversements affectent l'existence d'une ancienne actrice porno (Sarah Michelle Gellar), reconvertie dans le talk show politico cul, d'un acteur de cinéma d'action (The Rock) et de jumeaux prophètes.

Un ovni que Southland Tales, produit directement issu de la pop culture et destiné uniquement à ce public de référence. Pop le film l'est jusque dans la mise en scène de son territoire d'élection, la Californie, où se meut la société du spectacle. Incarnation du vide intellectuel, de la superficialité, ce décor devient le cadre privilégié du chaos annoncé dès l'amorce.

Caustique par endroits, Southland Tales éreinte le californian way of life, point d'accroche à une somme brouillonne, bien que friquée, aux ambitions métaphysiques démesurées, pour ne pas dire, mégalomaniaques ! Stylisé à l'extrême, mais se donnant des faux airs arty, le film devient vite incohérent. La narration éclatée voit la dissolution des enjeux fictionnels dont la compréhension échappe, au profit d'une fascination formaliste. On se dit que Kelly rencontre certes là son propos, mais pour autant, ne fait pas œuvre.

Dans le dernier tiers du film, il invente une figure messianique qui se déploie dans un final lyrique, en forme d'apogée. Mais en dépit de son caractère décousu, ce film malade intéresse contre toute attente et si l'on veut bien se donner la chance d'aller jusqu'à son terme. Mutant, il appartient à une cinématographie émergente qui fait de l'hybridation sa matière. A la fois soap et space opera, comédie musicale, Southland Tales fonde une somme filmique hétérogène, dont l'intérêt réside dans ses carences. Pourtant valorisées, les séquences chorégraphiées frappent par leur faiblesse. Southland Tales, film dés-enchanté.


  Sandrine Marques


    


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