Lumière silencieuse critique de Lumière silencieuse



 

 



Lumière silencieuse review

Lumière silencieuse

:. Réalisateur : Carlos Reygadas
:. Acteurs : Cornelio Wall, Miriam Toews
:. Scénario : Carlos Reygadas
:. Titre Original : Luz silenciosa
:. Durée : 2:22
:. Année : 2007
:. Pays : Le Mexique


Lumière silencieuse fait partie de ces films qui s'imposent par leur esthétique incontestable, mais qui laissent le spectateur sur la route, à force de se regarder le nombril et d'assener un mysticisme trop hermétique pour séduire. Pourtant, tout commence sous les meilleurs auspices. En un long plan-séquence d'une beauté renversante, Carlos Reygadas filme le lever du soleil. Une journée où les forces de la nature se mettent en marche. La caméra se déplace à pas de souris, comme pour ne pas perturber le cours naturel des choses, la bande-son restitue tous les bruissements, les cris des animaux, le murmure d'un monde en éveil. D'emblée, on retrouve le savoir-faire du réalisateur qui avait déjà marqué les esprits avec son magnifique Japon et son polémique La bataille dans le Ciel. Les plans suivants, fixes pour la plupart, ne laissent aucun détail au hasard, encadrent comme des natures mortes les membres d'une famille portant en elle un drame annoncé. C'est rêche, c'est froid, c'est assumé et pensé.

Nous sommes au Mexique, au sein d'une communauté parlant un dialecte entre néerlandais et allemand, repliée sur elle-même, vivant de ses propres règles, de ses propres dogmes, de sa propre vision du monde. Lorsque le père adultère avoue avoir renoué avec sa maîtresse, son épouse succombe presque instantanément de chagrin. Certainement la plus belle scène, la mort de la femme trahie au pied d'un arbre, sous une pluie diluvienne, se place au centre d'un film qui déroule à son rythme une esthétique de la torpeur, pour mieux surprendre par le brusque surgissement du surnaturel biblique. On ne racontera pas la fin, tant pis pour ceux qui cèderont à la tentation d'abandonner le film avant qu'il ne livre tous ses secrets, mais un seul constats demeure, même après deux heures à se contenter d'admirer la plastique du métrage. A quoi bon ? Malgré les quelques surprises que réserve le scénario, le film ne parvient pas à se déprendre de sa beauté formelle. Seul l'ennui demeure.

Film à la structure cyclique, film de la rédemption et de la renaissance, Lumière silencieuse se clôt comme il a débuté, par un coucher de soleil. Un élégant et lent travelling vient embrasser le ciel que la nuit envahit en silence. Heureux celui qui a réussi à garder les yeux ouverts pour assister à ce coucher de soleil.


  Moland Fengkov


     La bataille dans le Ciel

    


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