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Samaria













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Samaria
Réalisé par Kim Ki-duk

Avec : Lee Uhl, Kwak Ji-min, Seo Min-jung
Scénario : Kim Ki-duk
Titre Original : Samaria
Durée : 1:35
Pays : Corée du Sud
Année : 2004
On ne finit pas de découvrir l'œuvre de Kim Ki-duk, enfant terrible de la nouvelle génération de réalisateurs coréens. Révélé avec l'Ile, puis au grand public occidental en 2004 avec Printemps, été, automne, hiver… et printemps, fable extatique sur le cycle de la vie, il témoignait d'une grande diversité créatrice avec The Coast Guard, sorti en salles quelques mois plus tard. Voici donc Samaria, un nouvel opus qui reprend les traces laissées par Printemps, été… mais qui explore des chemins plus sombres.

Le cinéma de Kim Ki-duk avance avec son lot de symboles et de surprises. Dans Samaria, il balade le spectateur dans plusieurs univers différents, et ce dernier se laisse glisser de l'un à l'autre sans même s'apercevoir que plusieurs films se déploient sous ses yeux, si les cartons divisant la trame en trois chapitres ne viennent aider sa lecture. Ainsi, l'histoire commence avec deux lycéennes aux activités pour le moins interlopes : l'une (Jae-Young) se prostitue, tandis que la seconde (Yeo-Jin) gère son carnet de rendez-vous. Sans malice ni souffrance, puisque celle qui se donne aux quadragénaires en mal de tendresse, le fait avec cœur, prête à tomber amoureuse de chaque nouveau client. Sans contrainte, puisque les deux adolescentes agissent seules, bercées par le rêve d'un voyage en Europe. Une Europe pas si lointaine, puisque la religion qui y prédomine investit le discours du père de Yeo-Jin, inspecteur de police, qui tous les matins, sur le chemin du lycée, lui raconte une anecdote tirée de l'histoire du christianisme. Tout en stigmatisant la société coréenne moderne où les adultes, impuissants (dans bien des sens du terme) se retrouvent démunis face aux jeunes générations beaucoup plus libérées des traditions, Kim Ki-duk peint dans cette première partie une relation crypto-homo entre deux amies unies par-delà la mort. Le jour où Jae-Young, sur le point de se faire arrêter, se défenestre, Yeo-Jin décide de rembourser tous les clients, en leur offrant à son tour son corps. Le film bascule alors subrepticement aux lisières du thriller : son père découvre ses activités, et dissuade, de plus en plus violemment, la clientèle de sa fille, jusqu'à commettre l'irréparable, au cours d'une scène d'une violence inouïe.

Pour autant, Kim Ki-duk réussit le tour de force de ne condamner aucun de ses personnages : du père justicier aux prostituées en herbe, en passant par tous ces hommes qui se succèdent dans leurs bras. Il s'agit ici de dignité, même dans l'impuissance. Dans les sociétés asiatiques, rien de pire que de perdre la face : pas étonnant de voir un bon père de famille se suicider lorsqu'un étranger vient l'humilier à domicile devant ses enfants, à peine plus vieux que cette fille avec qui il vient de coucher. Hors champ, son corps lancé du balcon atterrit sur le béton, avec un mélange de pudeur et de violence.

Reste alors à entamer la dernière partie du film, centrée sur la relation entre Yeo-Jin et son père, sans doute la plus intimiste, même si le symbolisme s'y montre par endroits un peu trop grossier. Au cœur de ce dernier segment : les rites d'initiation et de transmission. Les deux personnages se retirent à la campagne, se recueillent sur la tombe de la mère, et se purifient. On les voit à maintes reprises se laver les mains, avant de finir dans une rivière, au bord de laquelle le père passe définitivement le relais à sa fille, la laissant symboliquement prendre le volant de sa voiture, avant de disparaître et de la laisser cheminer seule. Quelques temps auparavant, ils se serraient les coudes pour dégager le véhicule bloqué par des pierres. A présent, après un meurtre symboliquement onirique, la fille devra affronter seule les embûches, forte de l'héritage intérieur que lui laisse son père.

  Moland Fengkov

     Locataires





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