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Plaisirs Inconnus













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Plaisirs Inconnus
Réalisé par Jia Zhang-ke

Avec : Wu Qiong, Zhao Wei Wei, Zhao Tao, Zhou Qing Feng
Durée : 1:53
Pays : Corée
Année : 2002
L'auteur des très remarqués Xiao Wu, Artisan Pickpocket (1997) et de Platform (2000) revient ici avec un long métrage contemplatif sur la jeunesse chinoise désoeuvrée, dans un pays en pleine mutation.

Xiao Ji et Bin Bin flânent en longueur de journée. Xiao Ji s'éprend d'une ravissante chanteuse, vedette locale subordonnée à un despotique manager avec lequel elle entretient une liaison. Le jeune homme multiplie les bravades et provocations pour séduire la belle. Ils passeront une seule nuit ensemble. Bin Bin, quant à lui, vit les dernières heures d'une relation amoureuse avec une adolescente. Il décide de s'enrôler dans l'armée, plus par ennui que par conviction. A cette occasion, il découvre qu'il est atteint de l'hépatite. Ces différentes déceptions poussent les deux amis à commettre un absurde hold-up. Bin Bin est arrêté.

Le film de Jia Zhianghe exige beaucoup de la part du spectateur, tant il est lent et bâti sur la conviction que l'histoire doit advenir, parfois à l'orée même du cadre. De longs plans séquences enregistrent le moindre frémissement de ces êtres à la dérive. Le réalisateur a compris que ce qu'il y avait de plus pur (voire de plus primitif) dans le cinéma) c'étaient la notion d'accident.

Jia Zhianghe se sert de sa caméra comme un instrument poétique d'enregistrement de la réalité. Deux magnifiques séquences illustrent ce propos. Elles mettent en scène Xiao Ji se battant avec sa moto, agent dramatique à part entière. Tant que la moto fonctionne, le personnage peut avancer symboliquement. Au beau milieu du film, le moteur de l'engin a des ratés. Le personnage s'entête jusqu'à l'épuisement à gravir un monticule de terre, redémarrant sans cesse la moto récalcitrante. Il y parvient enfin, avec difficulté, tout comme il peine à vivre et à continuer sa route après la rupture avec sa petite amie. Dans la dernière section du film, qui voit la fuite du même personnage après le hold-up raté, la moto, lancée à vive allure sur une route interminable, s'arrête. C'est la panne. Au loin, le ciel est zébré d'éclairs. Puis la pluie balaie le cadre. Xiao Ji doit renoncer à son fétiche qu'il abandonne en plein milieu de la route, tout comme il va lui falloir se défaire de ses oripeaux d'adolescent et passer à autre chose. L'âge adulte ? Une voiture s'arrête. Le personnage disparaît du cadre. Ces scènes lumineuses font figure de récompenses pour un spectateur qui accepte de rentrer dans la fiction et de se laisser emporté. Sans quoi, le film s'écoule sans lui.

Jia Zhianghe a retenu les leçons de cinéma données par ses pairs, avec beaucoup d'application (peut-être un peu trop). Il n'hésite pas à les citer. Notons l'humour et les clins d'œil multiples qui émaillent le récit. Un vendeur à la petite sauvette cherche à liquider un stock de DVD. Un acheteur potentiel lui demande s'il a… les précédents films du cinéaste lui-même !! Toujours dans la même scène, le réalisateur cite le film de son confrère chinois Yu Lik-Wai, Love will Tear us Apart, dont le titre est une référence à un standard du groupe Joy Division. De la même façon, le cinéaste a intitulé son film Unknown Pleasures, également un titre du mythique groupe mancunien. Ces plaisirs inconnus seraient peut-être ceux du premier amour, y compris celui du cinéma…

  Sandrine Marques




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