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Piñero













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Piñero
Réalisé par Leon Ichaso

Avec : Benjamin Bratt, Giancarlo Esposito, Talisa Soto, Nelson Vasquez
Durée : 1:43
Pays : USA
Année : 2001
Web : Site Officiel
Piñero est un peu le Avant la nuit du pauvre. Les éléments nécessaires pour raconter la vie d'un artiste sont là, mais le film manque de profondeur.

Les films sur les artistes font souvent passer le message suivant : tout artiste digne de ce nom est un enfoiré envers ses proches. Ici, la différence est que Piñero, non content d'arnaquer sa famille et ses amis, utilisait également ses dons innés dans la rue, où il volait les étrangers et les trafiquants de drogue. C'est donc un enfoiré envers tout le monde, tout le temps. Un peu comme les rock stars d'aujourd'hui, sauf que dans ce cas, ils ont au moins de l'argent. Piñero n'offrait pas ce type d'avantages, donc il faut croire que son comportement méprisable et insupportable était toléré (cf. Pollock, Basquiat et tant d'autres) car son oeuvre était quelque chose de plus grand. En tout cas, on l'espère.

Benjamin Bratt interprète le Portoricain Miguel Piñero: voleur, drogué, arnaqueur, taulard, poète et dramaturge. De l'éveil de ses talents et son passage derrière les barreaux, aux scènes de sa jeunesse (le tout avec une mère aimante et un père abusif), en passant par le statut de célébrité de la ville et son boulot sur Deux Flics à Miami pour ensuite voler la TV de son pote pour de la drogue, et enfin la vie dans la rue, Piñero n'était pas en quête de reconnaissance. Dans une scène, on le voit détrousser une femme alors que son chef d'œuvre est présenté dans un théâtre.

Les efforts du réalisateur/auteur Leon Ichaso ne sont pas vains : de la création du New Yorican Poet's Café au voyage de Piñero à Porto Rico où il découvre qu'il n'est pas considéré comme la seconde venue du Christ, Ichaso inclut le contexte historique nécessaire à la compréhension de l'oeuvre de Piñero. À l'exception de quelques extraits d'une pièce et un peu de poésie, son oeuvre brille par son absence. Par rapport à son art, c'est la vie de l'artiste qui importe, et sa jalousie. Comme rarement dans un film, on voit le talent d'un admirateur surpasser celui du maître. On voit Piñero l'aider, puis se consumer de jalousie le soir de la première de son ami.

Benjamin Bratt est bien loin de l'époque de Law and Order ou de celle du rôle du petit ami de Madonna dans Un couple presque parfait. Il s'implique corps et âme dans ce rôle et crée un personnage plus grand que nature, toutefois irrémédiablement perdu, s'enfonçant au rythme des mauvaises décisions quotidiennes. Si Piñero avait eu un dixième du charisme de Bratt, alors on comprendrait que les gens se soient intéressés à lui. Le reste du casting est solide, mais il y a malheureusement trop de monde pour que l'on apprenne vraiment à les connaître, même s'ils réapparaissent sans arrêt. Rita Moreno a un rôle intéressant dans celui de la mère, folle de son enfant, qui semble lui inculquer un certain amour de l'art et la fierté de son identité culturelle, mais qui doit sans doute se sentir coupable des abus auxquels elle l'a exposé. Mandy Patinkin - on se réjouit de le revoir à l'écran - campe le rôle ingrat de Joseph Papp, le directeur de théâtre qui soutient l'artiste à tort ou à raison, quel qu'en soit le prix. La tâche est ardue pour l'impressionnante Talisa Soto, dans le rôle de la petite amie Sugar, qui attend inlassablement que quelque chose de normal arrive, en vain.

Du côté de la créativité, on notera que le film a été tourné en couleurs et en noir et blanc, mais parfois c'est juste trop confus pour que l'on puisse s'y retrouver. Un meilleur montage, ainsi que l'élimination de certaines scènes, auraient rendu le film plus fluide. Même s'il est (étrangement) amusant de voir Bratt menacer un travesti de lui transpercer le foie, ce n'était pas non plus un moment crucial du film.

La volonté de Piñero était que l'on répande ses cendres dans les rues qu'il avait arpentées en compagnie des prostituées et des toxicomanes. La scène funèbre est très touchante, et résume ce que soutenir Piñero signifiait: le spectacle de milliers de particules qui s'entrechoquent, puis se dispersent.

  Anji Milanovic
  Traduit par Christophe Gouveia Roberto




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