critique du film Nobody knows DVD Daremo ShiranaiNobody knows Critique du film






Nobody knows













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Nobody knows
Réalisé par Kore-eda Hirokazu

Avec : Yagira Yuuya, Kitaura Ayu, Kimura Hiei, Shimizu Momoko
Scénario : Kore-Eda Hirokazu
Titre Original : Daremo Shiranai
Durée : 2:21
Pays : Japan
Année : 2004
Site Officiel : Nobody knows
Quatre saisons de la vie d'une famille orpheline : tel est le thème de Nobody knows, nouveau film de Kore-eda Hirokazu, déjà remarqué à Cannes en 2001 avec Distance, présenté dans la section « Un certain regard ». L'univers intérieur de quatre enfants livrés à eux-mêmes, après que leur mère les a abandonnés. Un film sur la déshérence de l'enfance, tiré d'un fait divers.

Personne ne connaît l'existence de trois des enfants qui s'installent dans ce petit deux-pièces de Tokyo, avec leur mère. Seul Akira, l'aîné âgé de douze ans, peut se montrer devant les propriétaires ou les voisins. Dès le début du film, un détail frappe : les deux plus jeunes se cachent dans des valises, le temps de l'emménagement. Tout comme dans Séance, de Kiyoshi Kurosawa, la valise représente tout autant le couffin que le cercueil, annonciatrice d'un drame à venir. Pour autant, le film de Kore-eda Hirokazu ne fonctionne nullement sur les principes du suspense. Le spectateur ne se demande pas si les enfants vont s'en sortir, mais plutôt combien de temps ils vont tenir. L'ombre de la fatalité plane tout au long du récit, l'issue ne laisse aucune place au doute ou à l'espoir, et la mise en scène de Kore-eda s'attache à distiller les indices de l'effondrement progressif de l'équilibre précaire de cette famille : un plan sur des factures impayées, des vêtements de plus en plus sales, des cheveux qui poussent négligemment, ou encore cette tache de vernis à ongles sur le sol, ultime trace de la présence passée de la mère. Pendant la première partie du film, les enfants font preuve de discipline, pour ne pas trahir leur présence-existence. La mère disparaît un jour, puis une seconde et dernière fois. Akira découvre plus tard un numéro de téléphone, qu'il compose pour tomber sur elle, se présentant sous un autre nom. C'est alors qu'il comprend qu'elle les a abandonnés, qu'elle ne reviendra pas pour Noël, comme promis.

L'une des réussites du film réside dans son refus à tout manichéisme. L'acte de la mère reste impardonnable, certes, mais il reste difficile pour le spectateur de se lancer dans un jugement hâtif, ou de la détester. Toutes les scènes où elle occupe l'écran la montrent aimante, chaleureuse, protectrice et douce. Elle aime sincèrement ses enfants, leur témoigne de l'attention. Bien qu'égoïste, elle fait avant tout preuve d'insouciance. De même que ce portrait nuancé d'une mère à priori condamnable, Kore-eda ne sombre pas dans le pathos et le misérabilisme, si bien que le basculement vers la pauvreté et le drame s'opère par petites touches à peine perceptibles. Ainsi, on retient de la majeure partie du film un regard tendre sur l'enfance, inspirée par celle du réalisateur lui-même, qui a grandi à Tokyo. Tant que Akira tient son rôle de chef de famille, les enfants gardent leur innocence. Enfermés, ils communiquent avec le monde extérieur par le hors-champ, dans lequel Kore-eda laisse pénétrer les sons parvenant du balcon. Akira, dont les leçons de mathématiques lui servent à tenir les comptes du capital familial, et qui exerce sa mémoire en se récitant la liste des courses, s'interdit toute activité de loisir, pour la survie des siens. Il se substitue à sa mère absente en offrant lui-même les étrennes à ses frère et sœurs. Son but : ne rien révéler de la spirale dans laquelle s'engage sa famille.

Cette mission donne l'occasion d'observer, de manière quasi documentaire, les relations heureuses entre les membres d'une famille qui ignore dans quelle misère leur mère les a laissés. La sortie collective reste un des moments les plus forts de cette partie du film, jouée avec toute la spontanéité dont les acteurs amateurs font preuve. Lorsque les premiers éléments extérieurs — les camarades de jeu d'Akira, rencontrés dans la rue, apparaissant après un troublant fondu au noir — font irruption dans ce qui reste malgré tout un havre de paix, la famille entame alors sa descente vers son autodestruction. Le dernier segment, qui contient des événements heureux se produisant trop tard, achève la chute annoncée. La famille reçoit de l'argent, Akira réussit un home-run au cours d'un match de base-ball, mais la cadette est victime d'un accident domestique. Après avoir concentré son récit sur ce drame, et son dénouement, Kore-eda, à nouveau, rejette les larmes. Son film s'achève sur la dignité et la pudeur : Saki, la collégienne solitaire, devient le nouveau membre de cette famille en sursis. Beau et juste, Nobody knows se clôt sur un plan fixe des enfants, profitant de leur liberté, au grand air, en silence, mais unis comme jamais.

  Moland Fengkov





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