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Le Pianiste













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Le Pianiste
Réalisé par Roman Polanski

Avec : Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox, Frank Finlay
Durée : 2:28
Pays : Pologne/GB
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basée sur: Biographie
Un talentueux pianiste juif polonais échappe à la déportation. Il est transféré dans le ghetto de Varsovie dont il s'échappe pour trouver refuge dans les ruines de la capitale. De planques en planques, il bénéficie de soutiens dont, celui, inattendu d'un officier allemand, frappé par son génie.

Trois ans après l'indigent La Neuvième Porte, Polanski revient avec une réalisation très classique. The Pianist est l'adaptation académique et littérale des mémoires du musicien Wladislaw Szpilman (un nom prédestiné).

Cette fiction de reconstitution d'un épisode tragique de la Shoah ne brille pas par son inventivité formelle, du moins dans une première partie ronronnante. Certes, Polanski décrit minutieusement le processus inéluctable de déshumanisation mis en œuvre par les nazis. Peu à peu, les juifs sont relégués, privés des droits les plus élémentaires, humiliés avant d'être exterminés. Partagés entre incompréhension, peur et sentiment d'absurdité, les protagonistes subissent sans broncher l'oppression nazie, avant de se révolter : c'est le célèbre épisode de la résistance du ghetto de Varsovie.

Adrien Brody (déjà remarqué dans Bread and Roses) prête sa silhouette gracile et son visage émacié à ce pianiste de génie. A travers ce portrait d'un musicien, ballotté par les événements, se pose bien sûr la question de la place de l'art en temps de guerre et de son utilité. Privé de son instrument, l'artiste n'est plus rien. Cependant, il doit sa survie à une interprétation habitée devant un officier allemand qui a découvert sa planque. Cette scène, l'une des plus fortes du film, restaure Szpilman dans son intégrité d'artiste, de la même façon qu'elle insuffle un élan d'humanité chez l'officier allemand.

Seulement, ça n'est qu'après plus d'une heure quarante cinq de film qu'interviennent les séquences les plus réussies. Le film devient même véritablement passionnant lorsque, isolé, le pianiste doit assurer sa survie, dans les ruines de Varsovie (séquences hallucinées et saisissantes de dévastation). La peur et la faim au ventre, il n'est mû que par l'angoisse d'être démasqué. Polanski rend palpable cette crainte de tous les instants. Le manque de nourriture devient un enjeu dramatique en soit, de même que le temps.

Mais là où le film réussit vraiment à intéresser, en dehors de son accumulation de scènes convenues, c'est dans le point de vue adopté par Polanski : la guerre n'est vue que par le petit bout de la lorgnette. En effet, Szpilman est un personnage qui se cache et fuit tout au long du film. Il ne voit la guerre qu'à travers les fenêtres, le cadre entrebâillé d'une porte, les trouées provoquées par les déflagrations…. Même les quelques jours de la résistance du ghetto de Varsovie ne sont donnés à voir qu'à travers une fenêtre. Quelques explosions, des fusillades : voilà comment Polanski traite cet épisode glorieux, avec une économie stupéfiante de moyens. Il aurait pu choisir de montrer les résistants juifs, armes au poing, luttant désespérément. Il n'en est rien et la fiction gagne en intensité.

Le spectateur est mis dans la même position que le héros. La vision parcellaire de ce dernier participe de la confusion intrinsèque à une guerre. Il est regrettable que la justesse de cette mise en scène n'affecte pas l'ensemble du film, ne le tende pas de bout en bout.

Si Polanski parvient à évacuer de son récit un certain nombre de stéréotypes, il n'en demeure pas moins que le film est consensuel. Une Palme d'Or sans passion lui a été décerné.

  Sandrine Marques

   Le Pianiste s'est vu décerné la Palme d'Or du 55ème festival de Cannes en 2002.





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