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La Chose publique













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La Chose publique
Réalisé par Mathieu Amalric

Avec : Jean-Quentin Chatelain, Anne Alvaro, Michèle Laroque, Bernard Ménez
Scénario : Marcelo Novais, Teles Christine, Dory Mathieu Amalric
Durée : 1:27
Pays : France
Année : 2003
Reprenant la trame classique du « film dans le film », Mathieu Amalric livre une fiction très personnelle, maîtrisée de bout en bout, où l'intime et le politique dialoguent de façon étroite. Un réalisateur doit honorer une commande pour la chaîne franco-allemande Arte, dans le cadre du cycle « masculin/féminin ». La loi sur la parité en politique lui paraît le lieu le plus propice pour interroger les rapports homme/femme. Mais son couple se désagrège et son travail piétine.

Amalric confirme ici ses qualités de metteur en scène avec ce film, fragile comme le désir qui s'éteint. Au délitement du couple répond la sclérose artistique. Le politique investit l'intime et réciproquement. Almaric donne à voir un double « work in progress » : le tournage du film, mais aussi l'érosion d'un couple dont la séparation est inéluctable. Les excellents Anne Alvaro et Jean-Quentin Châtelain, en alter ego du cinéaste, brillent par leur prestation. Le réalisateur opte pour une tragi-comédie, habitée et tendue par le sentiment de perte, à la fois de l'être aimé et de l'inspiration créatrice. Dans les deux cas de figure, ce qui préside à l'échec artistique et sentimental, c'est la disparition du désir.

Aux antipodes des habituelles productions françaises intimistes, Amalric force l'admiration par le soin apporté notamment aux dialogues. Jamais chichiteux (« je t'aime/je te quitte »), ils font mouche constamment

De même, la mise en scène se distingue par son inventivité. Le cinéaste multiplie les mises en abymes et les jeux de miroirs. Ces allers/retours entre récit et clins d'œil autobiographiques nourrissent une structure filmique, d'une richesse et d'une densité inouïes. La démultiplication des supports et des points de vue participent de la réflexion sur la création, acte rendu absurde et dérisoire quand l'intime vacille.

Hanté par l'échec de son couple, le réalisateur perd tout intérêt pour son film. En témoigne la désopilante scène où, complètement absent, il fait faire des bouts d'essai à une Michèle Laroque interloquée et un Bernard Menez décalé, tous deux employés dans leur propre rôle. Casting judicieux et qui suscite un rire de connivence, si l'on se réfère aux récentes velléités politiques de Menez. C'est là l'un des nombreux télescopages de la réalité avec la fiction. Amalric a l'art de la surimpression : le film de cinéma se superpose à la fiction, jusqu'à cette fausse fin où un générique défile. De même, la vie personnelle du cinéaste se superpose à l'œuvre de fiction : du « lit national » au lit conjugal, il n'y a qu'un pas !

Amalric ne verse jamais dans un nombrilisme de mauvais aloi. Son film est drôle, subtil, délicieusement décalé, intelligent. Pareil petit bijou vaut bien qu'on s'intéresse à la chambre des députés. Et si la parité demeure une utopie, le talent d'Amalric lui, est bien réel !

  Sandrine Marques





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