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Kingdom Of Heaven













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Kingdom Of Heaven
Réalisé par Ridley Scott

Avec : Orlando Bloom, Liam Neeson, Eva Green, David Thewlis
Scénario : William Monahan
Titre Original : Kingdom Of Heaven
Durée : 2:25
Pays : USA
Année : 2005
Site Officiel : Kingdom Of Heaven
Depuis Gladiator, Ridley Scott nous avait plutôt déçu par ses penchants coupables pour les afféteries esthétiques (filtres stériles qui s'infléchissent ici rapidement), les fioritures numériques ou les raccourcis édifiants. Il renoue grâce au médiéval Kingdom Of Heaven avec une forme de classicisme âpre à la portée étonnante, une épopée à dimension humaine — focalisée sur l'homme au détriment du spectaculaire — qui voit le destin du modeste forgeron Balian se précipiter des contrées françaises à la cité de Jérusalem, et ce dans le contexte de la troisième croisade. Cet ouvrier anéanti suite au suicide de son épouse et à la perte de son enfant est catapulté au cœur du vortex historique (conflit christiano-musulman) par la soudaine arrivée d'un père inconnu, Godefroy d'Ibelin, croisé au charisme et à l'esprit chevaleresque inébranlables (Liam Neeson impeccable). Aux antipodes de son monde obscurantiste, il aura l'occasion de croiser le fer avec un sultan splendide, Saladin. La leçon de tolérance quant à la confession ou le culte se veut appuyée pour établir des connexions avec la situation géopolitique contemporaine.

D'emblée nous sommes saisis par la volonté du cinéaste de retourner à l'essentiel, de préconiser un maîtrise sans artifices superfétatoires ou standing démesuré. Résultat, des plans splendides dans leur composition, des décors ciselés et des effets judicieusement inférés. Si la scène du siège de Jérusalem peut se targuer d'être d'anthologie c'est bien par la redoutable sécheresse et la splendide mécanique de préparation des chapitres qui la précédent. Oubliés les effets grandiloquents du munificent Alexandre, car il ne s'agit plus de suivre la naissance d'un mythe mais simplement la résurrection d'un homme avec les défauts et qualités inhérents à sa condition. Le cinéaste laisse ainsi de côté l'hagiographie fastidieuse ou dévote pour entonner une curieuse antienne, celle de la correspondance alerte entre corps et dramaturgie.

Comme l'itinéraire circulaire de son héros, Ridley Scott fonde sa mise en scène sur la fascinante ronde des visages (les yeux hypnotiques d'Eva Green, la barbe broussailleuse de Jeremy Irons…) et s'appuie sur une carence des caractères — caricaturaux pour la plupart, du prélat corrompu au despote exalté, faute d'un espace idoine à l'épanchement — pour entreprendre une réflexion sur la dégénérescence somatique. L'expressivité d'Orlando Bloom est ainsi conférée par la cicatrice qu'il arbore à mi-parcours — le chevalier téméraire a payé son tribut —, celle de sa muse Sibylle décuple lorsque, prise de repentance, elle coupe ses boucles brunes, quant à celle du roi chrétien de Jérusalem rongé par la lèpre et campé par un Edward Norton méconnaissable en poupée de chiffon fragile, elle se cristallise sur les ouvertures oculaires d'un masque d'argent particulièrement impressionnant. La sensation recherchée par le cinéaste est dans la veine de l'expérimentation amorcée avec le piètre Hannibal, une forme de narcissisme morbide, un dispositif qui voue les êtres à l'observation de la projection du temps et des épreuves sur leurs propres enveloppes (poreuses ?). Difficile alors de ne pas s'arrêter sur cette scène où Sibylle, au bord de l'implosion mentale, se mire sur une surface à peine polie, le reflet qui y danse n'est autre que le visage déformé par la maladie de son frère disparu. De bien cruels augures stigmatisant atavisme et discordes à venir.

L'examen attentif des ravages bellicistes inonde à ce point l'écran — lors du massacre des croisés la bataille est éludée pour privilégier le charnier visité par les vautours — qu'elle n'élabore au final aucun récit tangible et privilégie la désincarnation. Il n'y a donc aucun hasard à ce que les palabres habituelles sur les arcanes politiques n'aient pas cours dans Kingdom Of Heaven, elles laissent le champ libre à une étrange métamorphose : une forme d'humanisme hybride. Econduisant tout fanatisme, Ridley Scott arpente une voie du milieu claquemurée (corps et constructions essaient vainement de se déprendre), celle de la sauvegarde par tout être de son intégrité, soumise au sac et ressac d'une foi chancelante. Une sorte de leitmotiv bouddhiste pour un long métrage tout en nuance. En soi ce serait déjà succulent mais cela permet surtout d'induire la vertu cardinale des récits homériques : l'œcuménisme.

  Frédéric Flament

     Robin des Bois
     Alien Director's cut
     Black Hawk Down
     Hannibal
     Gladiator






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