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Kedma
Réalisé par Amos Gitai

Avec : Yaël Abecassis, Yussuf Abu-Warda, Andrei Kashkar, Menachem Lang
Durée : 1:40
Pays : Israël/France/
Italie
Année : 2002
Mai 1948, quelques jours avant la création de l'Etat d'Israël. Un bateau rouillé, le "Kedma", achemine des rescapés de la Shoah en Palestine. "Kedma" signifie aussi en hébreu "vers l'Orient", indiquant le chemin à suivre aux rescapés de l'horreur nazie, "sous-vivants" plus que "survivants" tentant de se reconstruire après la catastrophe.

A leur arrivée, ils sont accueillis par les tirs de l'armée britannique puis enrôlés, armes au poing, par l'armée secrète juive. La confusion et le brouillage de repères l'emportent. Gitaï s'attache à dépeindre la trajectoire chaotique d'une petite communauté à la recherche d'un kibboutz illusoire, où elle pourra élire territoire. Mais c'est précisément cette terre qui est au cœur de tous les enjeux, revendiquée par des juifs et des arabes, dont les rencontres donnent lieu aux moments les plus intenses du film. Après avoir fui les camps, les juifs fuient les britanniques, errent de campements en campements, revivent la tragédie de la guerre et ses traumatismes.

Le film de Gitaï s'ouvre et se referme sur deux longs plans séquences, mettant en scène, le personnage de Janusz, silhouette fatiguée, portant les stigmates de la guerre. Ce personnage masculin incarne à lui seul la souffrance indicible de l'Holocauste, en est le témoin. Il dénonce, dans un final poignant, l'absurdité de la guerre et conspue son propre peuple. Il donne à entendre la voix d'Amos Gitaï, dont il est, sans nul doute, l'alter ego (le réalisateur a lui-même combattu et été blessé. C'est l'histoire de son précédent film, Kippour). Etourdi de colère et de désespoir, Janusz, qui a vu ses compagnons mourir, affirme que le peuple juif est un peuple "sans histoire" car il n'en est pas maître. Cette histoire est écrite par d'autres. S'il n'est pas martyr, le peuple juif "n'existe pas". Janusz pleure et crie que tout ceci doit finir. L'actualité brûlante dans laquelle s'inscrit le film de Gitaï dément malheureusement cette volonté salutaire de paix exprimée par son personnage. Le réalisateur se tient, tout au long de son film bouleversant, à une juste place, prenant en compte les points de vue opposés des deux camps. Juifs et arabes se sentent dépossédés d'un territoire qu'ils revendiquent légitimement.

Point de manichéisme donc, ni d'ambiguïté malvenue (comme chez Makhmalbaf). Gitaï (qui, pour rappel, appartient à la gauche israëlienne) fait dialoguer les deux peuples et la douleur est partagée de part et d'autres. Le film converge vers une acmé s'exprimant dans la deuxième partie du film, avec des scènes de combats vertigineuses de réalisme. S'ensuit le calme nauséeux et lourd de l'après combat, ainsi que le décompte de cadavres que balaie sobrement la caméra de Gitaï. Tout est dit dans ces plans et la démonstration est implacable Le spectateur assiste à l'enclenchement d'un processus inéluctable de violence qui n'a pas trouvé à ce jour de point de résolution, comme en attestent les événements récents au Proche Orient.

  Sandrine Marques

     Free Zone
     11'09''01






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