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Imposture
Réalisé par Patrick Bouchitey

Avec : Patrick Bouchitey, Jackie Berroyer, Gilles Laurent
Scénario : Patrick Bouchitey
Durée : 1:40
Pays : France
Année : 2005
Sorti discrètement plus de deux ans après son tournage, Imposture avait tout du film mineur un peu honteux que l'on envoie au suicide face au mastodonte Star Wars. Pourtant il bénéficie d'un certain charme, grâce à la présence de Laetitia Chardonnet, qui littéralement peine à habiter la scène, tant elle la phagocyte, d'où certains décadrages à la Dreyer ou cette première scène dans laquelle la caméra recule devant elle, comme prise d'un effroi pétrifié. Imposture s'impose néanmoins comme un thriller de facture parfaitement honnête. En adaptant le roman espagnol Je Suis Un Ecrivain Frustré les motivations du réalisateur de Lune froide sont simples : trouver des réponses cinématographiques idoines à la représentation de la folie d'un homme en état de déréliction, aux prises avec les affres schizophrènes de la création littéraire.

Cet homme, c'est Serge Pommier, critique acerbe et professeur d'université. Il végète dans une vie bourgeoise en ruminant son incapacité à initier le roman d'exception que tous lui promettent jusqu'au jour où une étudiante timide, Jeanne, le sollicite pour juger un manuscrit qu'elle vient de terminer. Contre toute attente l'esthète ne peut plus se détacher de la prose et décide de se l'approprier. Pour parachever son plagiat il enlève la jeune femme et la séquestre dans une bâtisse sordide et isolée. Là une relation brumeuse et amorale va se nouer.

Dans ce Misery à la française au scénario éculé - surexploité dans les séries télévisées, Tru Calling pour la dernière en date - ce qui séduit de prime abord c'est le schisme grotesque de ses deux parties. A une première demi-heure implacable et sèche, à la morbidité prégnante, succède, après le lavage attentif d'un corps inerte et anguleux, un huis-clos métaphysique hagard. Patrick Bouchitey, cireux à souhait, trouve dans cette structure bancale aux tonalités de farce une manière de confiner son spectateur dans une mécanique irréelle (ces chairs nues s'observant avec désaffection dans le miroir ou mimant une envolée lyrique syncopée) jusqu'à la superposition ostentatoire des dérives sadiques et masochistes inhérentes à tout voyeur. Mieux, il épouse ontologiquement les deux pans d'une même personnalité - les seconds rôles étant de fait bradés - dans un carcan mutique évoluant jusqu'à un macabre malaise. Les accointances avec l'absurde grandiloquence de l'opéra conférant à l'ensemble une torve saveur.

Bien que le film regorge de velléités de mise en scène, il pêche par son symbolisme outrancier. Le leitmotiv du père invisible notamment parachève un climax par trop empesé. Le traitement de la seconde partie si il peut séduire visuellement se dévoile comme éminemment déceptif d'un point de vue scénaristique tant le cinéaste s'embourbe dans la fiction et la mise en image de la lutte intestine d'un écrivain geôlier de sa muse ou de sa part créatrice, au lieu de saisir les soubresauts lugubres de l'inconscient. L'épilogue lourdaud pâtit de cette dimension psychanalytique mal assurée. Autant de constations qui empêchent le drame feutré de s'épancher et qui nous confortent dans un sentiment ambivalent : celui de visionner un long métrage sans teint mais étrangement - de façon maladroite ou insidieuse, la question reste ouverte - magnétique.

  Frédéric Flament





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