critique du film Coffee and Cigarettes DVD Coffee and CigarettesCoffee and Cigarettes Critique du film [Coffee and Cigarettes]






Coffee and Cigarettes













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Coffee and Cigarettes
Réalisé par Jim Jarmusch

Avec : Bill Murray, Tom Waits, Cate Blanchett, Jack White
Scénario : Jim Jarmusch
Titre Original : Coffee and Cigarettes
Durée : 1:36
Pays : USA
Année : 2004
Site Officiel : Coffee and Cigarettes
A l'origine de Coffee and Cigarettes il y a un court-métrage datant de 1986 et mettant en scène Roberto Benigni et Steven Wright. Après celui-ci suivirent deux autres courts-métrages dont un en 1989 réunissant Cinqué Lee, Joice Lee (frère et sœur de Spike Lee) et Steve Buscemi, puis un autre en 1993 avec Iggy Pop et Tom Waits. A tous ceux-là s'ajoutent aujourd'hui de nombreux autres courts-métrages pour l'occasion afin d'en faire un long-métrage constitué uniquement de petits sketches. Dans ce genre d'exercice, rares sont les franches réussites c'est-à-dire où tous les sketches sans exception emportent l'adhésion du spectateur. Coffee and Cigarettes va nous faire mentir. Et même si, bien évidemment, chaque spectateur aura sa préférence pour un sketch en particulier (pour ma part il s'agit de celui réunissant Alfred Molina et Steve Coogan), il faut bien avouer que le film entier est un pur ravissement.

Les sketches mettent en scène des discussions entre personnes. Aucun lien de parenté entre les sketches si ce n'est qu'ils ont pour point commun de se situer dans des bars où l'on y boit du café et grille quelques cigarettes à l'occasion au beau milieu de la discussion (d'où son titre). Un dispositif minimaliste donc pour Jim Jarmush. Une table et quelques chaises (corrélatives au nombre d'intervenants dans le sketch). La réalisation se limite à quelques champs/contre-champs, des plans d'ensemble, ponctuée de temps à autres de quelques prises de vue d'en haut sur la table. Jim Jarmush fait preuve d'un dépouillement d'autant plus fort que la totalité du film est en noir et blanc. Ce n'est pas une surprise quand on sait que, son premier long-métrage, Permanent Vacation, puis Stranger than Paradise, Down by Law et Dead Man obéissaient au même choix esthétique. Phénomène de récurrence ? Pas exactement. Parlons plutôt de nostalgie ou de somme dont Jarmush voudrait faire état. En effet, il suffit juste de voir la distribution des sketches pour comprendre. Sont présents Roberto Benigni, déjà acteur dans Down by Law et Night on Earth, Steve Buscemi dans Dead Man et Mystery Train, Iggy Pop dans Dead Man ou encore E.J. Rodriguez dans Stranger than Paradise et Down by Law, etc. Arrêtons-nous là. On voit là la plupart des acteurs fidèles au metteur en scène américain. Puis toujours aussi présent qu'auparavant, le spectre de la musique naviguant de sketch en sketch, soit par le biais des acteurs-musiciens (Tom Waits ou RZA parmi bien d'autres) ou bien par les musiques constamment présentes qu'on entend en fond sonore (diffusées probablement par un juke-box) lors des discussions.

Faut-il pour autant croire que Coffee and Cigarettes n'est qu'une redite des précédents films de Jarmush ? Un hommage narcissique à une carrière déjà bien accomplie ? Un simple film de potes ? Le film se limiterait-il juste à cela ? Pas vraiment non plus. S'il y a bien une dimension qu'on a eu du mal à percevoir dans le cinéma de Jarmush, sans jamais qu'elle n'en soit la pierre fondatrice, c'est bien la dimension absurde qui prend enfin ici toute son ampleur. Les discussions semblent tout droit sorties d'un dialogue surréaliste qu'auraient pu avoir des personnes comme André Breton et Antonin Artaud. Pêle-mêle sont abordés des sujets comme la généalogie, le dentiste, la terre comme conducteur de résonance acoustique et la bobine de Tesla, voire rien de bien concret s'agissant du sketch mettant en scène Isaach de Bankolé et Alex Descas. Les sentiments de gêne se font de plus en plus lourds dans les discussions, chacun ayant l'air de culpabiliser d'être à la place qu'il occupe présentement. D'où ces flots de paroles sans réel sens, comme s'il fallait justifier sa présence, son existence, donner un sens à une situation qui n'en a pas. On songe alors à la littérature de Samuel Beckett, grand écrivain qui a su le mieux décrire la tragédie de l'homme proche de sa propre fin. Comme dans En attendant Godot (pièce de théâtre datant de 1952) Jim Jarmush cherche à rendre sensible l'inutilité de l'attente de la Révélation, du sens d'une quelconque relation: les corps et les voix, les désirs et les images des uns ne rencontrent ceux des autres que pour mieux se séparer aussitôt (la plupart des sketches s'achèvent ainsi), le tout avec un certain sens de l'humour.

S'apparentant ainsi à une addition de monologues intérieurs, Coffee and Cigarettes décrit des personnages hantés par l'idée du néant, essayant de se maintenir au bord du précipice, de dire l'impossibilité de vivre avec la conscience de la finitude de l'existence, comme l'illustre avec beaucoup de poésie le dernier sketch.

  Julien Dufour

     Broken Flowers





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