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Carnages
Réalisé par Delphine Gleize

Avec : Chiara Mastroianni, Angela Molina, Lio, Lucia Sanchez
Durée : 2:10
Pays : France
Année : 2002
Web : Site Officiel
C'est l'histoire d'une petite fille de cinq ans qui pense que tous les animaux sont plus grands qu'elle. C'est une histoire avec une andalouse de supermarché, un torero, un patineur, un taxidermiste, une institutrice, une tentative de parricide, un adultère, une crise de convulsions, un dogue allemand, des quintuplés, des cicatrices, des grains de beauté, des grains de folie…. Pendant qu'un taureau de 465 kilos s'offre une balade salvatrice dès sa sortie des abattoirs. C'est l'histoire de ce voyage…

Un film chorale (terme très à la mode en ce moment, depuis Embrassez qui vous voulez, le dernier opus de Michel Blanc jusqu'à C'est le bouquet ! fantaisie de Jeanne Labrune encore en salle) et européen ? oui, mais pas seulement…

Avec pas moins de cinq histoires, le premier long métrage de la jeune (29 printemps !) Delphine Gleize, disciple de la FEMIS, est d'une richesse symbolique, métaphorique et émotionnelle étonnante. Le fil conducteur liant les protagonistes de cette « corrida » est contre toute attente un taureau nommé Romero qui prolonge sa vie, dans celle des personnages, au-delà de sa mort grâce à ses os, son corps, sa chair. Il sert à la fois de déclencheur et de « bête noire » pour chacun. La quête d'identité et de vérité, ainsi que le combat de Carlotta (une Chiara Mastroianni drôle et touchante), d'Alice (interprétée par une Angelina Molina, trop rare), professeur d'espagnol espagnole parée perpétuellement de ses lunettes noires, Betty (Lio dans un rôle à sa mesure, très juste) femme enceinte (auto-dérision pour la comédienne !) en rupture avec un Jacques adultérin (Jacques Gamblin), lunaire et Winnie (« jouée » par une petite fille de caractère, adorable et talentueuse, Raphaëlle Molinier, ici dans son premier rôle) contre leurs propres « bêtes noires » sont teintés de violence et de drame. Mais la force de Carnages réside dans l'absurdité, le burlesque des situations et l'humour désespéré de sa réalisatrice. Une volonté de rire de tout pour appréhender une nouvelle réalité, pour créer un regard neuf sur le monde.

Si les meurtres vont bon train (un parricide, un suicide, un meurtre, un accident), ils sont emprunts d'une telle absurdité qu'on en rit presque toujours. Luc tue son père (fraîchement retrouvé) avec les cornes, du fameux taureau, qu'il vient de lui offrir ; quand Fred (prénom de petit garçon), le dogue allemand colossal de la petite Winnie (nom d'ourson), s'écroule, comme le taureau dans l'arène, c'est suite à sa dégustation d'os (provenant de la bête morte)…

Cette fascination pour la chair, présente explicitement dans le titre « Carne », est étroitement liée à la notion d'espoir. Elle prend racine dans le cœur de Delphine Gleize dès son enfance landaise devant le spectacle de la corrida. Son audace va même jusqu'à engager le jeune matador français Julien Lescarret (presque dans son propre rôle de torero) et à le faire encorner dans une des scènes majeures du film, alors que quiconque connaît le monde de la corrida sait que la sensation du sable chaud sous son corps traîné est sans aucun doute la plus grande peur pour ces « combattants ». On croit que les personnages sont voués à souffrir, mais c'est sans compter sur Romero, le taureau ! La signification de ce prénom en espagnol est « romarin », plante réputée pour guérir les blessures. Carlotta ou Winnie veulent cicatriser à leur façon. Le spectateur s'identifie alors à leur lutte et à leurs « marques extérieures de richesse » : grains de beauté, convulsions…

L'univers et le monde de Delphine Gleize sont fascinants. Son cinéma est absurde (vous l'aurez compris), burlesque (ça aussi), espagnolesque (Almodovar n'est pas loin, pourtant « c'est pas sa tasse de thé ! »), enfantin, excessif… prometteur, quoi ! ! !

  Laurence Nicoli




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