critique du film Après la Mort DVD A Certain Kind of DeathAprès la Mort Critique du film [A Certain Kind of Death]






Après la Mort













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Après la Mort
Réalisé par Blue Hadaeg & Grover Babcock

Scénario : Blue Hadaeg & Grover Babcock
Titre Original : A Certain Kind of Death
Durée : 1:09
Pays : USA
Année : 2003
Documentaire essentiel, Après la Mort, lève un tabou majeur propre à nos sociétés occidentales : la représentation de la mort dans ce qu'elle a de plus prosaïque. Ce film choc prend le parti pris de montrer l'irreprésentable : des corps en décomposition, retrouvés dans des appartements ou des chambres d'hôtel, les fluides qui s'écoulent des cadavres, la crémation des corps. En somme, la caméra vériste s'attache à saisir tous ces gestes méthodiques qu'accomplissent les vivants pour enterrer leurs morts et les honorer. Mais comment donner une sépulture et rendre les derniers honneurs à des personnes isolées, dont on ne sait parfois rien ? Un service administratif américain, autour duquel se concentre le documentaire, se charge d'enquêter. C'est à partir de ce troublant paradoxe — redonner aux morts leur vie ! — que se construit le documentaire.

Avec un filmage froid et précis, dénué d'affect mais non de compassion, les réalisateurs vont accompagner l'équipe chargée de ce travail contre l'oubli. Ces arpenteurs de mémoire se succèdent à l'image, à peine troublés par la discrète présence de la caméra. Dans leurs recherches biographiques, les employés n'excluent pas le moindre détail.

La trace la plus ténue sert de soutien à une investigation intime. Un carnet d'adresses, une carte d'identité, un mot griffonné marquent le point de départ d'une quête mnésique, avec au bout, un portrait terrible d'une Amérique rongée par la solitude et les discriminations. Les réalisateurs dénoncent, par touches impressionnistes, une société qui marginalise et ostracise ses éléments les moins productifs : un malade su sida, un obèse etc… Au final, le dossier se referme sur ces morts ordinaires et leur sort tristement banal auxquels répond un documentaire anti-spectaculaire au possible. Nulle mise en scène de la mort, nul suspense douteux autour des enquêtes. La mort est ici un non événement absolu. Seul ce qui survit et résiste importe ici. Cette part de survivance, on la retrouve chez les employés ou le médecin légiste, qui, alors qu'elle enveloppe un cadavre, discute au téléphone avec un proche et convient d'un rendez-vous. La mort est ici un travail pragmatique. L'absence de transcendance, de recours au symbolique ou au religieux (si l'on exclut la courte séquence de l'office où n'assiste aucun témoin) participe au côté clinique du documentaire. Un plan récurrent sur une horloge, telle une vanité, rappelle que le temps est inéluctable. La guirlande, dérisoire fioriture qui orne ce funeste sablier dans le génial plan fixe de fin, a tout de la mort qu'on apprête. Hors champ la fête de Noël bat son plein. Fête de la Nativité, pied de nez symbolique, contenant en germe l'idée de cycle : délicieuse ironie ou acte de résistance ? Les deux, assurément !

  Sandrine Marques





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